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 [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin)

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Anke Rosenbaum
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MessageSujet: [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin)   [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin) EmptyDim 14 Aoû - 22:27

La course serait longue, il fallait traverser tout Paris mais pour un loup ce n’était pas le bout du monde. Elle arriverait essoufflée mais au moins elle, avait une penderie pour l’accueillir quand lui, devrait encore trouver des changes. Elle lâcha un petit aboiement tant l’idée la rendait en joie. Il ne savait pas où elle habitait mais il avait des sens plus affutés que les siens, elle ne doutait pas qu’il puisse la retrouver. Aux alentours du boulevard Sébastopol, elle chercha dans la pénombre et fut déçue de ne pas trouver l’ombre de son homme. Il n’était pas un loup ? Un chat peut-être ? L’idée la fit sourire car cela aurait pu expliquer que leurs échanges soient si électriques… A la hauteur de Notre Dame, elle ne l’avait toujours pas repéré et pensait qu’il avait préféré ne pas la suivre. Une pointe de tristesse l’atteignit mais elle s’offrirait une belle soirée avec la bague qu’elle avait gardée, tant pis pour lui.

Devant l’immeuble du Quai d’Orléans, elle attendit d’abord que les passants s’éloignent puis veilla à ce que la cage d’escaliers soit vide. Lorsque tout sembla normal et silencieux, elle redevint la femme brune et caractérielle. Le premier réflexe fut pour ses cheveux, se souciant de les remettre en place alors que n’importe qui aurait bien d’autres préoccupations en l'apercevant. Puis, elle vérifia que son sac ne s’était pas ouvert et elle grimpa les marches quatre à quatre jusqu’au deuxième étage, porte droite. Elle ouvrit la porte en grand et la claqua derrière elle, pour que les judas voisins ne la remarquent plus.

-Oh mon Dieu ! Je m’y ferai jamais !

La colocataire sursauta, les yeux écarquillés sur son amie alors qu’Anke lui fit signe de se taire tout en se rendant à sa chambre. Marjorie voulut s’y inviter mais la vampire ferma le verrou.

-Tu as des choses à me raconter… Je t’envoie à une audition et tu reviens le lendemain… à poil… et il est où le violoncelle ?

-Il est cassé… répondit une petite voix étouffée par la profondeur du dressing.

-Quoiiii ???!!! Mais.. mais.. comment tu vas faire ?

-Je gère.

Si la colocataire était déboussolée à l’idée que l’instrument soit victime d’un accident, le fait que la propriétaire se montre stoïque l’inquiéta bien davantage. Elle tenta de convaincre son amie d’ouvrir la porte mais Anke n’avait pas du tout envie qu’on l’ennuie alors qu’elle cherchait quoi mettre… Elle sortit pourtant pour atteindre l’armoire de la petite blonde, avec cette dernière sur les talons. Après quelques allers-retours, elle trouva la robe noire tant désirée et s’enferma de nouveau dans son antre. Elle enfila des sous vêtements et s’approcha de son miroir, pour commencer à se maquiller… Elle ne mettait pas de fond de teint mais une sorte de poudre qui contenait l’éclat de sa peau. Elle dessina ses yeux avec finesse mais utilisa un feutre un tout petit peu trop épais pour que cela ne soit pas trop soigné. Lorsqu’elle fut satisfaite de son maquillage très humain, elle grimaça quand ses yeux se portèrent que le flacon de non parfum.

Elle s'en saisit délicatement mais hésita à s'en couvrir. Cela éteindrait son odeur, c'était une essence sophistiquée et hors de prix mais cela coûterait les dernières traces de son aimé... Elle soupira pour elle même quand elle trouva du courage, révoltée à l’idée qu’il ne l’ait pas suivie et pressa plusieurs fois sur le sommet du flacon. Cela ne sentait rien.. affreusement rien…
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin)   [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin) EmptyDim 14 Aoû - 23:38


Le corbeau aux ailes de nuit était perché sur la rampe qui menait à l'étage supérieur, prenant bien soin de ne point faire vibrer ses ailes, parfaitement immobile dans ses allures divines. On eut put croire à un ornement d'Onyx qui agrémentait le balustre en fer forgé. Il entendit des bruits feutrés, pattes de velours qui peinaient à réprimer le cliquetis de griffes sur la volée de marches. Son oeil acéré se porta sur la jolie louve. Un sourire intérieur s'épanouit dans le coeur de l'oiseau. Il ne perdit pas une miette de la transfiguration, son oeil sombre reflétant le corps laiteux et désirable. Lorsque la porte se referma, il prit son envol par la fenêtre palière entrouverte.

~°~°~°

Elle avait franchi le mur comme un enfant jouerait à sauter par dessus les flaques. Retombée de l'autre côté, sur le pavé de la rue, il la vit , médusé, se dévêtir, enfourner dans son sac ses vêtements alors qu'elle lui jetait au visage la robe qu'il lui avait prêtée. Elle avait passé son sac en bandoulière et semblé soudain rapetisser, se tasser sur elle-même. Il avait assisté, fasciné, à sa métamorphose. Une splendide louve s'était alors élancé et à travers la rue après lui avoir lancé une invitation des plus mordantes. Il avait alors jeté la robe sur le sol d'un geste rageur et s'était défait de son long manteau. Abandonnant sa chemise et son pantalon qu'il avait prestement déboutonnés, il avait pris son envol trouant le silence de la nuit, dans un froissement d'ailes imperceptible. Il avait gagné très vite en altitude et perçu du haut des nuages, la course effrénée de la jeune louve. Il aurait dû s'en douter... C'était tellement elle. La suivre à travers les rues, désertes à présent, n'avait pas été tellement compliqué. Il percevait son parfum, les effluves si tentantes.

Ses puissantes rémiges battaient l'air avec la force et la discrétion du chasseur. Il avait songé tout au long du vol, alors qu'il traquait délicieusement sa présence au détour d'une rue, à un croisement, ou débouchant d'une ruelle, au spectacle de son corps nu sous les rayons de la lune et devait chasser cette évocation au risque de se retrouver en tenue d'Adam au milieu du ciel et sans aucune portance avec son corps d'homme. La chute serait longue et rude. Un vampire y survivrait mais mettrait plusieurs jours à s'en remettre. Il savait bien qu'une sollicitation trop forte d'émotion purement bipède ne pouvait aboutir qu'à la transfiguration . Les oiseaux n'avaient pas la gaule sinon cela se serait su. Il s'était donc calmé en refoulant cette vision dans le tréfonds de son esprit et s'était concentré sur l'air frais qui caressait son plumage sombre dans un sifflement soyeux. Lorsqu'il l'avait vu s'engager dans le hall d'un immeuble, il lui avait été facile de contourner le bâtiment par le toit et de trouver une fenêtre ouverte ou un carreau brisé. Il y en avait toujours. Les humains étaient dérisoires dans leurs constructions modernes. Le temps des forteresses imprenables abritant de jeunes vierges à prendre était bien révolu. L'oiseau était entré dans un frottement léger par la lucarne brisée et s'était posté doucement, ses ailes caressant l'air froid puis il était demeuré parfaitement immobile, son oeil luisant trahissant seul le feu qui l'animait.


~°~°~°


La première fenêtre qui donnait sur l'appartement était close. Il tenta la seconde et la sentit. Il se posa sur l'appui de fenêtre et l'observa à travers le carreau. Silhouette d'ombre sur l'encre de la nuit. Elle était absorbée par le maniement d'un vaporisateur et arborait une moue délicieusement boudeuse. L'arrondi de ses lèvres si tentantes et le plissement du nez lui donnaient un air de petite fille contrariée qui n'est pas satisfaite d'avoir gagné une course. Il mit à profit le mouvement qui se faisait entendre derrière la porte pour sautiller du bord de la fenêtre sur le plancher. Il avait reconnu la voix de Marjorie à travers le panneau de bois et la remerciait en silence de son intervention salutaire. Se glissant sous l'épaisse tenture du double rideau qui était rabattu au bout de la tringle et frémissait légèrement sous les doigts du vent, il s'immobilisa, tendu, lorsque Anke se tourna vers la fenêtre comme si elle avait perçu quelque chose. La brise jouant avec le voilage léger acheva de la tromper et elle se replongea dans l'agencement de ses cheveux qui semblait lui tenir à coeur. Lentement, Constantin se redressa et l'oiseau laissa la place au vampire. Craignant qu'elle ne perçoive le mouvement derrière le rideau, il longea le mur auquel elle tournait le dos, prenant soin de ne pas avancer trop pour ne pas apparaître dans le reflet du miroir. Puis il traversa la pièce sans presque toucher le sol. Il fallait bien que l'âge offre quelque privilège . Elle le sentit seulement au moment où il plongeait ses crocs dans son cou délicat, avant, juste avant qu'il n'y glisse un baiser ardent dans un souffle qui disait tout son désir.

- Tu m'as manqué mea dragostea ...
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin)   [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin) EmptyLun 15 Aoû - 1:15

Les dernières vapeurs du non parfum tombaient à terre. Elle commençait à se pencher pour le poser quand la main ferme attrapa sa nuque et que l’homme l’embrassa jusqu’au sang. Elle n’avait pas eu le temps d’avoir peur, absorbée et les paupières mi-closes à le contempler dans le miroir en train de la capturer. La bouteille d’essence fila entre ses doigts et se brisa au sol sans qu’elle ne s’en préoccupe. Ses dents se desserrèrent rapidement pour y souffler quelques promesses intimes. Anke ferma les yeux et passa maladroitement ses bras en arrière, profitant de sa nudité à lui aussi et redécouvrir sa peau tout en mesurant son envie. Elle se tourna pour lui faire face et n’essaya même pas de cacher la joie qu’il animait en elle. Elle souriait intimidée par la surprise et ses joues poudrées se teintèrent très légèrement. La voix impatiente de l’humaine derrière la porte rendait le moment interdit et délicieux, Anke porta son index à ses lèvres pour lui intimer le silence. S’il n’avait pas l’habitude de faire des cachoteries et vivait en grand seigneur depuis des lustres elle en revanche, aimait profiter de ces instants et à cette modeste place.

-Non ce n’est pas ton parfum que j’ai fait tomber.

-T’es énervée ? Pourquoi tu n’ouvres pas ? Je sais que tu ne fais rien tomber… En plus ton parfum qui sent pas.. tu le payes trop cher… Anke !!! C’est le gars du piano ? Ça s’est pas bien passé ?

Elle tambourina plusieurs fois et la vampire se retint de rire avant d’embrasser son visiteur et de le pousser en arrière sur le lit. Elle tourna la tête en direction de la porte à l’intention de l’humaine qu’elle entendait piétiner.

-Laisse-moi, je vais me reposer un peu avant d’aller au casino. Promis je te raconterai…

Un petit claquement de langue et un petit coup de pied dans la plainte leur assura d’un peu plus d’intimité. La vampire retrouva le goût au secret comme si c’était là des bribes adolescentes. Elle observa l’homme allongé, nu sur son lit, il sentait bon et son odeur se mélangeait à ses propres affaires… Jamais aucun homme n’était entré ici, il était dans sa tanière à elle, une chambre légèrement dérangée et pauvre en comparaison à sa demeure. Il n’y avait pas là grande originalité à l’exception du plafond qui était tapissée de partitions enchevêtrées. Anke réalisa comme la scène lui était inédite et elle s’en trouva intimidée. Il semblait l’appeler, il semblait la vouloir comme si ici, vampires et bêtes immortelles qu’ils étaient ne se souciaient pas un instant de la guerre et du jeu entre leurs deux esprits.

Est-ce qu’elle avait perdu de son mystère depuis qu’il avait gagné son sanctuaire ? Lui était un prince, cela, elle l’avait compris. Il se comportait comme tel et appuyait son autorité à cause de cela. Est-ce qu’il trouverait dégradant qu’elle ne soit rien de plus que ça ? Elle aurait eu envie de vérifier les alentours pour espérer que ce soit présentable mais elle craignait de perdre son attention et qu’il réalise comme ils n’étaient pas du même monde. Anke s’approcha du lit, toujours plus excitée et toujours plus méfiante… Elle avait encore faim, lui devait être faible aussi. Même si ses yeux pétillaient de fougue elle voyait à son teint qu’il n’était pas au mieux de sa forme. Posant ses mains sur lui, lui offrant quelques caresses, elle ne se souciait plus du tout de l’enchanter trop vite.

Très vite, elle lui offrit son cou, comme pour le supplier d’éteindre le feu qu’il avait allumé plus tôt dans la soirée. Elle ne s’inquiétait plus de paraître faible parce qu'il était trop bon de s’abandonner à lui. Elle le mordit quelques fois mais sans trop en boire et après que ses sous vêtements soient égarés, elle ne tarda pas à l’inviter jusqu’à elle.


Dernière édition par Anke Rosenbaum le Dim 4 Sep - 22:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin)   [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin) EmptyLun 29 Aoû - 10:03

Elle lâcha le flacon de parfum en le contemplant dans le miroir, les paupières à demi closes. Il frissonna lorsqu'elle tendit les mains en arrière pour le toucher, l'effleurer de façon si délicieusement indécente. Les coups redoublèrent à la porte, la voix impatiente de Marjorie pressant Anke de questions. La ballerine posa son doigt sur les lèvres du vampire pour l'empêcher d'en dire plus. Il sourit sous ses doigts en la regardant si belle et désirable derrière sa rougeur, tout juste vêtue de ses petits dessous. Ses mains s'étaient faites hardies et son sourire irradiait. Il ne résista pas quand elle le poussa sur le lit. Il était dans son boudoir de jeune fille et cela lui plaisait. Elle qui jouait les mystérieuses, les filles secrètes, il avait réussi à pénétrer ce sanctuaire. Pour la peine il voulait bien se livrer au jeu de la soumission l'espace de quelques instants et devenir sa chose. Habilement, elle calma la soif de ragots de son amie, en différant la satisfaction d'une promesse et prétextant un besoin de repos. Il entendit Marjorie s'éloigner mécontente et rit en silence de susciter leurs travers de femmes.

Il la regardait sans rien dire, le sourire accroché aux lèvres avec un soupçon de défi au fond des yeux. Ses yeux dérivèrent ensuite vers le plafond couvert de partitions et le délicieux désordre qui donnait un parfum bohème à la petite chambre alors qu'il semblait s'abandonner. Son envie revint vite à la charge lorsqu'elle s'approcha lascivement de lui et c'est avec une hâte non dissimulée qu'il l'effeuilla de ses sous vêtements alors qu'elle lui prodiguait ses savantes caresses. Leur passion ravivée par la course et la tension qui avait animé leur discussion au cimetière s'exprima avec avidité et ravissement. Il la laissa se croire maîtresse du jeu, se délectant d'être dans ses draps, livré à sa volonté. Sentait-elle encore une faiblesse latente en lui ? Elle ne céda pas à la tentation de trop le goûter mais leurs ébats furent ponctués de tendres et sauvages morsures. Ils se livrèrent l'un à l'autre et laissèrent l'extase prendre son envol, ponctué de murmures et de petits cris étouffés.

Il retomba sur la couche, une fine pellicule de sueur recouvrant son corps, passa son bras sous sa tête et soupira de bonheur alors que de son autre bras, il l'enlaçait et la serrait contre lui. Son regard coula vers elle, à travers les cils de ses paupières demi closes. Sa main traînant nonchalamment sur la hanche de la jeune femme dans un geste possessif. Un petit sourire narquois se dessina sur ses lèvres alors qu'il repensait aux propos de la petite humaine. "Le gars du piano, hein". Il sourit de plus belle en songeant à leur première rencontre à l'Opéra, il n'y avait pas si longtemps. Comme elle l'avait pris de haut, déjà rétive et insoumise. Elle avait éveillé son désir immédiatement mais bien dissimulé toute réciprocité encore qu'il se souvint du jeu excitant qu'elle avait initié. Inaccessible et méprisante au premier contact, puis méfiante lorsqu'elle s'était rendue au premier rendez-vous. Mortellement dangereuse lorsqu'il avait enfin osé dévoiler ouvertement son désir, elle avait finalement succombé, l'entraînant dans un tourbillon de passion auquel il s'était livré, oscillant entre retenue et fougue, sentiments mêlés et contrastés, peur de devenir dépendant et envie d'être à elle totalement et de la posséder entièrement.

Il ferma les yeux et soupira doucement, tellement bien qu'il ne songeait même plus à la faim qui le tenaillait encore un peu, n'ayant plus aucune envie de bouger, écoutant simplement le silence imparfait de ces lieux, troublé par le souffle de son aimée et les bruits feutrés de la ville derrière les rideaux. Caressant ses cheveux, il rouvrit les yeux et les riva aux siens.

- Que vas-tu lui dire au sujet du gars au piano ? Bien ou mal passé ? Chuchota-t-il en riant, ponctuant ses mots de tendres baisers.


Dernière édition par Constantin Basarab le Ven 23 Sep - 22:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin)   [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin) EmptyVen 9 Sep - 16:38

Il n’y avait pas de danse comparable, l’émotion d’un ballet dans l’épreuve d’un tout petit duo. C’était là le point culminant du récit des corps, autant de prestance sur les planches que de fougue dans un lit. Un couple n’était pas toujours fait d’amour mais il était lié par une complicité si singulière. Qu’en était-il d’eux ? Est-ce que cela pouvait être de l’amour ? Non il était bien trop tôt. Etait-ce de la passion ? Cela s’expliquerait car ils étaient tous deux artistes et tant fascinés par l’autre. C’était beaucoup de choses et c’était insignifiant à la fois, c’était complexe et pourtant naturel, de l’instinct. Ils étaient une paire, rare et harmonieuse jusque dans leurs virulentes dissonances.

Anke se perdit volontiers dans ses bras, sans craindre de fauter ni de perdre d’intérêt. Ce n’était pas tant qu’elle lui fasse confiance, non, car elle ne le faisait pas exprès mais malgré elle, elle était entièrement conquise à sa cause et ne pouvait résister à s’adonner à lui, tel un Maître des lieux qu’elle aurait eu à honorer. Sans retenue ni méfiance, ils ressemblaient tantôt à de lointains et éternels amants mais encore à deux errants qui ne se recroiseraient plus jamais et qui ne craignaient donc rien du regard de l’autre.

Plusieurs fois, elle l’avait senti frôlant l'insaisissable limite. Il goûtait son sang avec trop de crainte pour ne pas trahir sa soif mais sa fougue était curieusement lancinante comme si les pics perçaient avec douleur sa lascive résistance. La ballerine n’eut pas trop l’esprit à s’inquiéter, ivre de joie du peu de nectar qu’elle lui avait encore dérobé et désormais empreinte de son odeur masculine sur elle. Il était rare qu’elle sente le parfum d’un autre sur elle mais à cause de son essence neutralisante, elle découvrait avec plus d’intensité les vapeurs qui s’échappaient de sa peau tendrement luisante.

Ils s’observèrent en silence, appréciant le sentiment qui vibrait en chacun d’eux et trahissant leur reconnaissance en une caresse ou une pression trop naturellement attentionnée. Enfin il fut le premier à parler et elle s’étonna qu’il arrive à si bien articuler malgré son visage livide. Il ne semblait souffrir de rien car son humeur faisait briller ses yeux et il s’amusait à lui voler quelques baisers. Anke en fut un instant troublée. D’ordinaire les hommes s’éloignaient rapidement, laissant dans un sentiment d’abandon celles qui avaient su les combler mais lui non. Il n’était pas pressé de se débarrasser d’elle et cultivait cette chose très nouvelle car oubliée, la complicité.

Anke baissa les yeux, honteuse de se sentir à ce point désarmée et se blottit un peu mieux dans ses bras, pour ainsi se cacher. Elle aurait voulu plaisanter ou même se moquer de lui mais sa question la pétrifia, comme s’il l’avait percée à jour. Qu’était-il devenu pour elle ? Est-ce qu’elle était contente de cette rencontre ou pire: heureuse ? Il avait cassé son violoncelle, elle l’avait tant détesté et pourtant, elle ne voulait plus quitter son étreinte et la maigre chaleur qui les unissait à chacun de leurs ébats.

-Ça ne doit pas se savoir.

Cela pouvait paraitre froid, ou même indélicat mais l’angoisse la gagnait. Ils avaient parlé des termes du contrat pour le groupe oui mais pas pour eux. Elle se dégagea de ses bras pour s’asseoir et le fixer avec intensité. Elle cherchait à décrypter son masque parfait et ses traits de marbre, que voulait-il d’eux ? Elle tira le drap sur sa poitrine comme s’il y avait encore quelque pudeur à avoir. Sa voix se mit à trembler très légèrement, un humain ne l'aurait pas senti mais eux oui.

-Tu veux me revoir n’est-ce pas ? Enfin.. pas pour le groupe je veux dire…

Elle sentait l’inquiétude tendre chez lui aussi, est-ce qu’ils ne savaient pas se dire les choses plus simplement ?

-Je le voudrais moi.. te revoir. Cela fila entre ses lèvres sans qu’elle ne le veuille vraiment mais elle ne baissa pas les yeux, préférant faire face à sa réaction avec dignité. Mais je ne peux pas me promener avec un vampire. Je ne suis pas ainsi pour eux… Je lui dirai que je veux bien jouer avec ton groupe mais que je dois encore récupérer mon violoncelle… je ne lui dirai pas comment il a été brisé… elle ne comprendrait pas…

Elle leva sa main pour la porter à la joue de celui qu’elle voulait comme son homme mais se retint, intimidée par son silence, pouvait-il être vexé ?



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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin)   [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin) EmptySam 24 Sep - 1:03

La réponse, sa réponse lui fit mal mais il n'en laissa rien paraître, affichant un sourire entendu. Il préféra feindre la curiosité que montrer sa déception et ne la retint pas quand elle s'assit sur le bord du lit, cachant sa nudité sous le drap tiré comme si elle lui retirait la jouissance de ce qu'elle lui avait offert. Il se tourna sur la côté sans cesser de la fixer et se redressa sur un coude, la tête appuyé contre sa main. Le charme, encore une fois, était rompu.

- Qui ne doit pas savoir ? Demanda-t-il amusé. Ton amie, ton amant, ton mari, ton poisson rouge ?

Sa tirade légèrement ironique se brisa lorsqu'il prit conscience du léger trouble dans la voix de son amante. Il roula sur le dos et fixa le plafond se dérobant délibérément à son regard. Il hocha lentement la tête comme pour peser sa question.

- Je n'ai aucune raison de ne pas vouloir te revoir ... Et toi ?

Il inspira en entendant la suite. Un aveu , une envie. Il n'était donc que cela pour elle.

- Le groupe, c'est le groupe. Si ta question est "Est ce que je vais te sauter dessus en pleine répétition ? " La réponse est non. Je sais être professionnel et tu ne me verras jamais faire état de mes sentiments pendant le travail.

Dureté de ses mots à lui, qui pourtant trahissaient malgré eux un aveu à mots couverts.

Il roula sur son coté du lit et se leva complètement nu.

- Oui, tu as envie de me revoir en dehors du groupe parce que je suis un bon coup, en quelque sorte mais clandestinement, à la sauvette. Dans ce cas, il va falloir que tu me procures des vêtements d'homme pour que je puisse me sauver en catimini par la fenêtre et aller t'attendre en bas de ton immeuble pour t'accompagner au casino. Rassure-toi, je te guetterais sous une porte cochère dans l'ombre.

Il se dressait devant elle à la lumière de la lune filtrant à travers les rideaux, drapé de sa seule virilité et recula pour qu'elle ne fut pas tenté de le toucher.

- Alors, est ce que tu es toujours prête à jouer avec moi, au risque que nous soyons vus ensemble autour d'une table ou est ce que cela te parait finalement trop compromettant ? On peut aussi aller dans un tripot si tu préfères ? Quel dommage que je sois plus encombrant qu'un étron et ne puisse être évacué par tes latrines. Cela éviterait ainsi le risque que Marjorie me voie dans l'immeuble . Ajouta-t-il en mettant la main devant son sexe.

Finalement, il avait tout raté. Il n'avait pas réussi à n'être pas du tout en colère. Il était nu au milieu de sa chambre et n'avait d'autre choix que de s'envoler par la fenêtre d'où il était venu jusque à celle de sa chambre du Clisson. Il se dirigea vers le vantail ouvert et escalada l'appui de fenêtre. Accroupi au bord du vide , il était prêt à s'élancer. Le vide lui parut soudain âpre , tentant et sa vue se troubla. Chancelant et désemparé, il eut le réflexe de poser sa main sur l'encadrement pour se retenir. Se retenir de quoi ? Il ne savait plus trop où il allait depuis deux nuits. Une part de lui voulait que cela cesse et l'autre continuait à espérer. Espérer mais quoi, bon sang ? Pile ou face ? Pair ou impair ? Rouge ou noir ? Jeu encore, toujours, jeu que tout cela ? Vraiment ? Mais lui ne jouait plus. Il n'avait plus envie. Il voulait que cela fut sérieux.

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Anke Rosenbaum
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin)   [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin) EmptyLun 10 Oct - 22:11

Il faisait face à l’instant avec exigence, un prince capricieux qui avait trop longtemps donné ses ordres. Il voyait dans cette chambre d’étudiante qu’elle n’avait rien d’une épouse ou d’une femme déjà convoitée pourtant, il avait mis ces détails-ci en avant et en premier, comme si l’option l’avait réellement effleuré. Il s’étendit sur le lit, scrutant les notes plafonnées qu’elle voyait chaque matin avant de fermer les yeux et admit avec difficulté qu’il aimerait aussi la revoir. Anke sentit un sourire détendre son visage, une soudaine joie l’envahit mais sentant l’ombre chez son amant elle se tendit. Voilà qu’ils s’étaient mal compris, encore…

Sa voix ne portait pourtant pas fort mais il était cinglant. Il se leva, nu et plus outré encore et dépeignit la situation avec mépris. Il salissait leur union en évoquant une simple histoire de sexe. Il était vexé, il n’avait pas compris.. Voilà qu’il croyait qu’elle avait honte de lui… comment pourrait-elle en avoir honte ? Si beau, si doux, si bon… Elle se leva sans se cacher cette fois alors qu’il reculait vers la fenêtre. Il la fuyait, masqua son entre jambe sur un sursaut enfantin et elle le dévisagea encore plus égarée quant à la réaction à adopter. Il se pressait, il était donc si borné ? Ne lui laissant pas l’once d’une chance pour se rattraper pour s’expliquer ? Le ton montait et elle ne pouvait pas le pousser à bout non, Marjorie entendrait !

Constantin venait d’escalader la fenêtre et voyant qu’il perdait en force elle émit un petit cri pour se ruer vers lui, le serrant dans ses petits bras, sans se soucier qu’un voisin l’aperçoive, si peu vêtue. Anke le tira alors brutalement vers l’intérieur chutant sur son derrière dans un vacarme caractéristique.

- Idiot ! Elle l’avait murmuré et elle plaqua rapidement sa main sur sa bouche avec fermeté tout en passant sur lui pour l’obliger de tout son poids à ne pas broncher.

Les pas dans le couloir ne revinrent pas et la colocataire ne sembla plus s’intéresser à la musicienne. Anke libéra alors le chanteur de sa poigne. Il pouvait bien être plus fort qu’elle il n’allait pas la projeter contre le mur pour si peu. Elle se tenait sur lui, attentive à son regard et passa le bout de ses doigts sur son menton, dessinant avec tendresse les contours de cet amour trop têtu.

-Tu.. Je…

Elle était un peu intimidée finalement, la passion flamboyante et la colère passées elle ne savait pas comment s’adresser à lui.

-Tu as soif.. C’est pour ça que tu es aussi crétin. Je veux bien te pardonner.

Est-ce qu'elle lui faisait une fleur? Sans doute mais elle espérait qu'il lui en ferait une aussi en ne la rejetant pas. Elle déposa un baiser au coin de sa bouche comme pour sceller une nouvelle trève avant de poursuivre.

-Je n’ai pas de vêtements.. pour toi.. Ne me laisse pas croire que tu ne sais pas chasser un homme qui fait à peu près ta taille ?

Elle était confuse, des pointes méprisantes lui échappaient mais dans une même mesure, elle effleurait sa peau avec délicatesse, soucieuse de le voir si frêle. Elle se redressa enfin pour ne plus l’indisposer par une position qui pouvait ne pas lui plaire et mordit son poignet au sang avant de le lui tendre.

-Tiens.. il faut que tu puisses te concentrer… que tu choisisses la bonne taille…

Elle lui fit un petit sourire encourageant avant de tourner la tête vers un porte manteau, négligeant le sang qui commençait à inonder sa main et à percuter le plancher. Elle désigna une robe grise aux imprimés fleuris.

-J’aimerais bien.. que l’on soit… assortis. Elle baissa les yeux, timide et incrédule devant la scène particulière qui se jouait dans cette chambre.

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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin)   [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin) EmptyMer 23 Nov - 1:08

Elle crut sans doute qu'il était encore pris de ce vertige qui l'avait saisi lors de leur chasse. Plaie que cette affection qui le faisait paraître une mauviette aux yeux aimés. Pourtant, une part de lui se prêtait au jeu des cuisses qui le chevauchaient et le poussa à demeurer tranquille. Il se concentra plutôt à rester calme et à s'interdire un nouvel éveil qui retarderait leur projet de sortie. Lorsqu'elle se mordit pour lui proposer à boire son sang, il lui prit le poignet sans hâte mais sans cacher le feu qui éclairait ses prunelles. Il porta la main à ses lèvres et but le sang qui s'écoulait sans pour autant chercher à aspirer plus. Le nectar le fouetta encore et il ne put s'empêcher de dessiner un chemin de baisers brulants le long de l'avant bras d'Anke. Il la fit basculer doucement sur le côté mais se retint de peser sur elle, se contentant de l'embrasser avec fougue avant de se relever. Il hocha la tête lentement et dit en montant à nouveau sur l'appui de fenêtre.

- Tu as raison, je vais bien trouver à m'habiller dans le tout Paris.

Il lui adressa un sourire mi angélique, mi carnassier avant de reprendre sa forme initiale et de s'envoler dans la nuit. Il décrivit un cercle, la voyant devenir toute petite à la fenêtre, sa nudité vaporeuse derrière le voilage. Il laissa échapper un cri rauque de son bec noir et se dirigea droit sur Versailles et l'ancienne demeure des Rois. Il avait lu dans la chronique artistique de "Talents" qu'une soirée costumée s'y donnait. Quoi de mieux qu'une reconstitution d'époque pour trouver son bonheur.

Il se tapit dans un bosquet et attendit que quelques invités éméchés sortent pour prendre l'air. Accroché aux colonnes de l'entrée monumentale, une banderole clamait " Grand bal de la Pompadour". Il attendit patiemment un sujet à sa taille, vit défiler quelques nabots ou ventripotents. Il croyait avoir fait le mauvais choix et s'apprêtait à sauter sur un des serveurs en livrée lorsqu'un faux marquis avec à son bras une fausse Merteuil vint glousser dans les buissons. Il les laissa s'embrasser puis, arrivant par derrière, plaqua la femme contre le tronc d'un arbre tandis que de son autre bras, il maintenait l'homme plus qu'ivre hors de portée. Il planta ses crocs dans le cou poudré tandis que l'autre hurlait "on nous assassine! à nous ! nos gens! ".

Sans doute le couple croyait-il à une mise en scène prévue car lorsque le sang coula sur la robe parme de la sulfureuse, l'homme eut un petit rire de plaisir. Ce ne fut que lorsque Constantin la relâcha pour se tourner vers lui et croisa son regard que le faux noble comprit ce qui se jouait. Il se débattit et parce que le vieux vampire était encore un peu étourdi de sa nuit, il réussit à s'échapper et tenta une course sur l'allée gravillonnée. Ses pas dans ses belles guêtres de cuir à boucles faisait crisser les petits cailloux. L'ombre s'étendit sur lui et la main se referma sur son épaule, la broyant. Il hurla et faillit tomber mais fut soulevé du sol. Le prince fut moins délicat avec lui qu'avec la petite marquise et lui arracha un partie du cou pour dénuder l'artère où il but comme à une fontaine le liquide carmin. Il ne lui fallut que quelques minutes pour le vider totalement. Le coeur cessa de battre aux dernières gorgées.

L'immortel le transporta sans peine derrière un rideau d'arbres, ne laissant qu'une trainée dans les graviers et un mouchoir brodé que le malheureux tenait à la main dans sa mise maniérée. Il le dévêtit, satisfait de constater que les habits étaient restés propres. C'était parfait. Anke aurait apprécié l'exécution méticuleuse et sans tâche. Le repas total et le choix du costume. Une veste de soie grise festonnée, une chemise à jabot d'un blanc éclatant et un pantalon anthracite. Il regretta juste que les bottes fussent légèrement trop petites et pesta en les enfilant. Il étouffa un rire en constatant que le mort n'avait pas que les pieds plus petits que lui.

Lorsqu'il longea la pièce d'eau illuminée, un groupe d'invités se retourna sur le passage de l'homme à la magnifique prestance. Plusieurs, hommes comme femmes, le gratifièrent de regards sans équivoque. Il leur adressa un sourire étrange. Cela le ramenait à bien des souvenirs. Sans hésitation aucune, il se présenta à l'entrée et demanda à l'hôtesse chargé d'accueillir les invités un téléphone. Il n'avait sur lui aucun papier mais lorsqu'il appela la compagnie de location, la standardiste lui réserva le meilleur accueil lorsqu'il donna son numéro de client. Tout était si facile lorsqu'on connaissait les codes de ce monde.

Une heure plus tard, une grande limousine noire se garait devant l'immeuble des deux musiciennes. Alors que Constantin savourait un martini blanc et en préparait un pour elle en jouant au barman avec l'équipement outrancier de la voiture de luxe, le chauffeur alla sonner à l'interphone. Il l'entendit converser avec une voix féminine.

- Monsieur Basarab attend Mademoiselle .

Il se pencha pour tenter de voir à travers la vitre fumée si la lumière était encore allumée dans le petit appartement. Qui avait répondu ? Anke ou Marjorie. Dans les deux cas, la ballerine devait fulminer de son manque de discrétion. Il sourit en imaginant le feu de questions auxquelles elle aurait à faire face le lendemain si cette voix déformée par l'interphone était celle de la colocataire. Il voyait sans peine la jeune humaine se précipiter à la fenêtre pour voir la grosse voiture. Anke détestait être remarquée, surtout en compagnie d'un non mort. Il savait qu'elle voudrait le tuer et encore plus sans doute, en voyant son déguisement classieux, mais elle jouerait le jeu jusque au bout. Elle aimait trop les défis pour reculer et après tout, il avait respecté le cahier des charges: ils étaient magnifiquement assortis. Le jeu ne faisait que commencer. Elle l'avait voulu ainsi. Elle ne serait pas déçue. Finalement, il aimait jouer, mais avec ses règles à lui. Il but une gorgée de Martini pour calmer son attente. Ce jeu aux limites de leur agacement mutuel était dangereux. Il le savait, il pouvait la perdre. Pourtant, la séduire et la conquérir perpétuellement en la défiant et la surprenant était peut-être le seul moyen qu'il avait de se rendre intéressant à ses yeux.
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin)   [Lieux de vie: Quai d'Orléans]Escale beauté (Constantin) EmptyDim 11 Déc - 2:32

La vision avait quelque chose de biblique, un homme nu à genoux s’abreuvant d’une Eve qu’il vénérait comme une source… Anke n’avait pourtant rien d’une vierge et cet homme ne lui vouait pas d’amour maternel non, loin de là. Elle frissonnait tant ses baisers gagnaient en profondeur et que la pression augmentait. C’était une fièvre dangereuse, une soif inextinguible et un démon grandissant dans les affronts de la tentation. Il s’arrêta bien à temps, bien avant qu’elle puisse se sentir affaiblie et il l’attrapa pour sceller avec retenue le désir qui ne les quittait plus. Puis, il s’écarta rapidement, comme s’il préférait fuir l’attraction maladive qui vibrait entre eux alors qu'elle était incapable d’éteindre dans ses prunelles le feu qu’il animait en elle. Elle n’arrivait pas à le quitter des yeux non et elle le haït soudain, alors qu’il s’élança dans l’air sous sa forme la plus volatile qui soit.

La danseuse mit presque une minute entière avant de réussir à calmer l’ardeur de son souffle, rangeant de son instinct le plus bestial que sa proie se soit échappée. Elle porta son poignet à ses lèvres, lapant avec gourmandise ce qui se refermait déjà. Ce n’était pas d’un grand réconfort mais cela restait attisant. Elle se tourna vers le miroir et s’aperçut plus nue que prévu. Elle s’engouffra alors dans la salle d’eau pour enfiler ce qu’elle avait choisi mais préféra ne pas prendre de douche tant il lui était bon de sentir son odeur sur lui. Pour une fois que son odeur à elle ne gâchait pas tout, son non-parfum était vraiment une petite merveille.

-Monsieur Basarab attend Mademoiselle .

Passant la tête par la fenêtre l’humaine écarquilla les yeux. Elle n’eut pas besoin d’hurler dans l’appartement car sa collocataire avait l’ouïe particulièrement fine…

-Je crois que..

-Arrête de regarder !

Marjorie sursauta mais ne se retourna pas, trop fascinée par le mystère garé devant l’immeuble.

-C’est lui ?

-On doit régler des affaires pour nos contrats oui, justifia-t-elle un peu sèchement.

Elle resta plantée au milieu du salon sans se rabaisser à scruter ce qui attirait tant le regard de son amie.

-Ça cache quelque chose moi j’dis…

Anke pesta en expirant du bout des lèvres et claqua la porte derrière elle. Marjorie se redressa alors, surprise et consternée devant la rapidité avec laquelle la vampire était sortie. Il était rare qu’elle trahisse ses facultés.
En bas de la cage d’escaliers, Anke s’efforça à se calmer. Il n’y avait rien de louche non. Un patron pouvait avoir envie de venir chercher sa future employée. Elle n’était pas facile pour les négociations cela ne devait pas être si étonnant d’imaginer qu’il puisse reconnaitre son talent et vouloir la brosser dans le sens du poil pour…

Ses yeux croisèrent ceux d’un mortel habillé d’un smoking particulièrement soigné et elle du se contenir avec une grande maîtrise pour ne pas perdre sa couverture. Ses yeux longèrent la longue voiture et elle comprit que Marjorie ne la lâcherait pas. Elle leva à cet instant la tête et l’humaine vissée à son carreau ne fit même pas semblant de se cacher. Anke se décida enfin à offrir un petit sourire aimable à l’employé bien qu’elle n’avait qu’une seule envie: celle de décapiter son maître. L’homme devina sans mal que l’invitée ne s’y attendait pas et prit la liberté de souligner comme c’était un geste élégant et qu'elle devait être la plus heureuse des femmes en ouvrant la portière pour la prier de retrouver son prince.

Anke déglutit avec peine et se força à le remercier avec politesse, enfermée dans sa position d’humaine de condition modeste intimidée par tant de luxe… Elle s’installa sur la banquette et baissa la tête pour contempler ses genoux en attendant qu’il ferme la porte. Le chauffeur retrouva son volant, dans un compartiment dissocié et alors qu’il allumait le moteur, l’allemande releva le menton sur son vampire. Il était arrogant oui c’est ce qui la frappa d’abord puis elle remarqua sa tenue… Est-ce qu’elle devait vraiment commenter son entrée ? Il n’attendait que ça sans doute, qu’elle lui hurle dessus… Elle préféra donc n’en dire le moindre mot.

-Nous ne sommes pas assortis.

Il lui tendit son verre, un martini blanc.

-Je n’ai pas soif.

Elle tourna la tête pour feindre que le paysage par delà la vitre soit plus intéressant mais céda très vite pour lui arracher le verre des mains avec une certaine agressivité et le vida de moitié.

-Est-ce que je suis de sortie avec mon Maître ? Je t’ai dit que je devais rester une humaine à leurs yeux.

Elle s’aventura alors dans son regard. Il était si beau, il sentait bon, il semblait de nouveau fort et elle en ressentit une pointe d’excitation. Elle ajusta alors son manteau de fourrure synthétique noir comme si elle était légèrement frileuse et compara, contrariée leurs tenues. Il s’était bien appliqué, les teintes étaient semblables mais ils avaient…

-Quatre cents ans d’écart ?

Anke le voyait pensif, vexé sans doute et elle se félicita d’avoir remis une couche de son non-parfum, il ne pouvait sentir que son odeur à lui sur sa peau à elle, son odeur amoureuse pour lui rappeler comme il l’avait désirée quand bien même elle pouvait bien lui sortir par les yeux à présent. C’était un jeu et elle ne le perdrait pas si facilement.

-J’ai hâte de me refaire la main. Cela fait plusieurs semaines que je n’ai pas gagné quoi que ce soit. Ceux qui sont superstitieux pense que parfois il faut être bien accompagné… Nous verrons si la chance est avec nous?

Elle jouait du bout des doigts dans sa petite pochette de velours, la chevalière ancestrale en sa seule possession. Il ne tenait peut-être pas à cette bague? Elle arriverait bien à s'en assurer.



[Edit: on clôture pour ouvrir dans un autre?]
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