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| [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] | |
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Lucjan Radziewicz - Noctambules -
Age : 35 Messages : 70 Date d'inscription : 11/04/2010 Localisation : Paris
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| Sujet: [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] Mer 4 Mai - 15:29 | |
| Constantin prit ses distances à l'arrière de la voiture, ce qui étonna légèrement Lucjan. Les contacts physiques n'avaient pourtant pas l'air de le déranger, d'après ce qu'avait pu voir le polonais depuis leur rencontre. Il tenta de s'installer tant bien que mal, l'arme dans son dos le gênant. Il avait rarement l'habitude de prendre la voiture.-" Le fait qu'ils furent des victimes les autorisent à tourmenter les humains en retour ? Connerie... Survivre nous est tout à fait possible en cohabitant parfaitement avec les humains, sans en arriver aux excès que beaucoup d'entre nous se permettre. Ne pas respecter ce que nous avons été c'est tout de même un comble." Une phrase lui revint à l'esprit. " Jeśli zniszczysz twojego przeszłości, wtedy nie masz żadnego przyszłości *. Je ne critique pas le fait que nous nous nourrissons, nous n'avons pas le choix. Un "bon vampire" est un vampire qui ne se laisse pas griser par son pouvoir et ses possibilités supérieures aux humains ; qui ne les tuent pas pour le simple plaisir d'une jouissance gustative."Il fit une pause, examinant discrètement la nuit du conducteur. Ce dernier devait en entendre dans son taxi, des conversations étranges. Il aurait pu être intéressant de lui demander son avis sur tout cela. Les justifications de Constantin lui firent répondre sèchement.-" Le meurtre, le génocide, le racisme, les guerres de religion, le vol ont été inventé par les humains. Heureusement, des lois et une morale en constante évolution ont permis d'y mettre un peu d'ordre et de discipline. Libre à vous d'employer des humains qui sont heureux de leur situation, hélas c'est loin d'être le cas de tous." " Et en quoi mes origines importent-elles ? Elles se sont distillées dans le temps et l'oubli désormais... Les humains dont vous parlez ne méritent pas plus de considérations que les vampires les plus cruels. Ne croyez pas que je n'ai qu'une vision manichéenne de la chose... Mais en discuter dans le détails prendrait bien plus que quelques minutes." Le silence qui suivit fut légèrement pesant, les deux vampires faisaient l'effort de ne pas croiser leurs regards. Les joies des transports entre presque inconnus... Le polonais se demanda si Constantin restreignait sa vision des choses par aveuglement ou pas envie. Sûrement les deux. Il devait faire partie de ces vampires qui ne faisait que profiter de la situation actuelle, sans véritablement l'apprécier ou l'abhorrer. Un opportuniste temporel, en quelque sorte.Ils arrivèrent et sortirent du taxi, s'engouffrant dans l'ambiance agressive et bruyante de la rue. Les explosions lumineuses des enseignes, les passants au regard fuyant ou exubérants et joyeux, les filles aux petites tenues et gros atouts, les habits tellement à la mode qu'ils en étaient presque ridicules... Le quartier idéal pour reposer l'esprit et le corps. Ils entrèrent dans un des bars de la rue, et le comportement assuré et fluide de Constantin ne laissait aucun doute : régulier et connaisseur. Un homme les aborda dès leur entrée, mielleux et suffisamment talentueux pour ne pas paraitre hypocrite. Peut-être qu'il ne l'était même pas. Un salut tout sourire et une poignée de main suivirent, dents et vêtements éclatants de blancheur. Lucjan restait en légèrement en retrait et examina vaguement la carte des boissons, laissant le vieux vampire mener la conversation, qui prit un tour intéressant.Constantin cherchait à voir une fille et à retrouver sa mère ? Tiens donc... Se serait-il donc entiché d'une prostituée ? Le vampire remontait dans son estime. Il lui restait au moins une bonne dose de comportement humain. Même si la chose était assez caricaturale... L'artiste débauché qui se laissait toucher par ce qu'il avait l'air de manipuler couramment... Intéressant.- Ta mère n'y avait été emmenée que depuis un mois, Arnaud... La sienne , cela fait presque dix ans ... Bon, et notre vampire philosophe qui s'ennuie, que boira-t-il en attendant ?Lucjan jeta un dernier regard à la carte.-" Va pour la Żubrówka, si elle sort du congélateur. Sinon... Un Ballantine's, sans glaçon." Il laissa ses yeux se promener sur les murs, s'attardant sur un groupe de fille qui passa rapidement. " Très joli et bien décoré, même si le côté kitsch est peut-être un peu trop poussé. Cela fait longtemps que vous avez ouvert l'établissement ?"* Si tu détruis ton passé, alors tu n'as plus aucun avenir. |
| | | Constantin Basarab - Constantin le Sanglant -
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| Sujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] Jeu 5 Mai - 3:15 | |
| Je m'interrompis dans ma conversation pour observer mon "invité" d'un air faussement compassé. Le polonais ne savait -il pas se départir de sa gravité ? Ne goûtait-il jamais à la légèreté de l'instant ? Même en acceptant le verre que lui offrait de bon coeur Arnaud, il ne pouvait s'empêcher de se montrer légèrement incisif. Les propos que nous avions échangés dans la voiture me trottaient en tête et j'avais idée d'argumenter davantage quand nous serions dans l'alcôve privée qui m'était réservée au Palladium depuis sa réouverture. Arnaud apporta une bouteille fumante de givre et au lieu de se contenter de nous servir deux verres, laissa la bouteille devant nous sur le comptoir. Il nous laissa un moment pour aller s'occuper de deux clients au fond de la salle. Je servis Marcin et remplis mon verre également puis le levant en fixant mon vis à vis je m'exclamai : - Zdrowie!Je le contemplai, accoudé au comptoir et tournai lentement la tête vers le grand miroir qui courait le long du mur derrière l'enfilade de bouteilles. Je regardai notre reflet. On aurait pu croire à de vieux amis discutant autour d'un verre et pourtant je sentais qu'un abîme d'incompréhension nous séparait. Je me figeai en voyant dans le même reflet un groupe qui venait d'investir le café. Je pensai en moi-même " ohh non" et cherchai désespérément du regard Arnaud ou l'un des videurs. Le groupe se rua bientôt vers Marcin et moi-même tel une horde exaltée, hérissée de mains qui brandissait des papier et des stylos, hurlant. - Stan ! Stan ! Un petit mot ! Stan! Stannnn ! Un autographe.
Je me retournai et souris puis commençai à signer des bouts de papiers en disant "bonsoir ! vous allez bien " " salut ! la soirée est belle ? " En cinq minutes la salle principale du bar était noire d'une marée humaine qui semblait sortir de nulle part et grossissait comme une colonne de fourmis sur un pain de sucre. Arnaud et trois malabars arrivèrent à point nommé pour les faire refluer doucement sur le trottoir avant que des dégâts aient lieu. Quelques tables avaient déjà été renversées. Le patron nous fit signe de venir dans l'arrière salle et je pris la bouteille de vodka et son verre sans me démonter puis invitai d'un signe de tête le polonais à nous suivre. Nous nous se laissâmes guider dans la petite loge privée où des assiettes d'amuse-gueules étaient disposées autour du centre de la table basse occupée par de nombreuses bouteilles. Nous nous posâmes sur la banquette moelleuse en forme de fer à cheval. Le polonais allait sans doute m'asséner encore une bonne tirade sur la relation esclave maître et sur les rapports addictifs. Je m'envoyai une gorgée alors qu'Arnaud nous laissait enfin seuls, le lourd rideau de velours rouge se refermant sur la loge. - Croyez-vous que certaines choses puissent changer ? Croyez-vous que si je leur demande de me considérer juste comme un type qui vit en faisant ce qu'il aime, ils m'écouteront ? Je ne leur demande pas de se peler dehors sur le trottoir pour me traquer dans l'espoir d'un griffonnage sur un bout de papier.
Je pris un petit confit de lard fourré aux pruneaux et l'avalai en tentant d'en saisir la saveur. En vain. Je me doutais pour avoir mangé des mets comparables lorsque je n'étais qu'humain que ce devait être exquis. Le souvenir d'Elisabeth dévorant son premier repas chez moi me revint en mémoire et je souris pensivement, oubliant presque mon compagnon. Un tintement de verre sur la table me ramena à la réalité. - Vous savez, je n'ai jamais voulu dire que les atrocités passées des humains dédouanent les vampires des leurs mais simplement que les uns ne sont pas pires que les autres.Je marquai une pose le nez perdu dans mon verre vide et me décidai à me resservir. Je lui tendis la bouteille pour lui proposer un autre verre. - Je n'oublie jamais mon passé, jamais ... D'ailleurs mon cher " compatriote" (je jouais sur la tonalité en prononçant ce mot, lui donnant une certaine réserve) , il y a un peu paradoxe à ne pas oublier son passé et à considérer que vos origines sont distillées, telle l'herbe à bison, dans le temps et l'oubli. Mais nous sommes pleins de paradoxes, n'est ce pas ?A ce moment là, le rideau s'écarta et une jolie rousse apparut et m'adressa un sourire éclatant. - Léna , toujours aussi lumineuse ! M'exclamai-je. - Toujours, pour toi, meu înger ...- Ton fils va mieux ?- Oui... mais je ne suis pas venue te parler de mon fils. Merci pour le docteur. J'avais envie de te voir ... - Léna, je te présente un ami et compatriote polonais, Marcin Kierzek. J'aimerai que tu restes en salle et que tu viennes avec Elisabeth dès qu'elle arrivera. Pour l'instant nous parlons entre hommes. Embrasse Kal pour moi. Léna minauda quelque peu devant le nouveau client et nous envoya un clin d'oeil à chacun avant de disparaître à nouveau en disant: - D'accord, à toute à l'heure Messieurs. Passez un bon début de soirée.
Je ne pus m'empêcher de m'inquiéter pour Elisabeth, j'avais appris depuis peu son véritable nom et le trouvais tellement plus beau et digne que celui qu'elle s'était chois pour la rue. - Délicieuse n'est ce pas ? Arnaud a vraiment un don pour choisir les plus belles ... Trouvez-vous cela choquant que je prenne plaisir à contempler une telle beauté ? Enfin, je vais vous présenter quelqu'un qui me touche bien davantage... J'espère qu'elle va venir. Mais je parle , je parle ... Je ne sais toujours pas ce que vous cachez dans votre sac. Peut-être une bombe ?
J'éclatai de rire devant sa mine déconfite et poursuivis. - Parlez-moi un peu de vous et de vos origines ... Et de votre vision des choses. Vous pensez sérieusement que vampires et humains, chasseurs et proies peuvent vivre sur un pied d'égalité, dans une harmonie différente de celle qui prévaut actuellement ? Je ne vous dirai pas ce que je convoitais ce soir avant d'en savoir plus sur vous
Dernière édition par Constantin Basarab le Sam 7 Mai - 14:33, édité 1 fois |
| | | Lucjan Radziewicz - Noctambules -
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| Sujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] Jeu 5 Mai - 17:35 | |
| Le regard de Constantin en disait long sur ce qu'il pensait du polonais. Lucjan eut un sourire d'excuse, et essaya de se détendre un peu plus. Il avait du mal avec ce genre d'ambiance, tout en velours et exubérance. Non pas que cela lui déplaisait, mais cela faisait bien trop longtemps qu'il n'y avait pas goûté. Une petite voix en lui affirmait avec force qu'il trahissait ses principes ici, qu'il fit taire rapidement. Inutile d'être extrémiste et paranoïaque. Le gérant partit, et il leva son verre.-" Na zdrowie, i dzięki za zaproszenie." *Ils dégustèrent leur verre, et Lucjan examina le bar, qui ne devait être que la façade de l'établissement. Au moins le patron avait de bons goûts, en terme d'alcool. Il dut voir le mouvement de foule en même temps que Constantin, car tous les deux se retournèrent soudainement. Le polonais s'écarta légèrement, de nouveau aux aguets. Un groupe de jeunes en délire hurlant et trépignant se jetèrent littéralement sur l'autre vampire, et il comprit enfin ce qu'ils disaient. Stan. Ou plutôt "StaaaAAAaaAAaan !". S'éloignant prudemment, il murmurra cyniquement.-" Co to za entuzjasma..." **C'est que le vieux vampire avait un véritable fan-club... Impressionnant. Digne d'une star du rock nationale, c'était certain. Il jouait très bien le jeu, signant chaque papier tendu, avec une petite phrase gentille pour chacun. Le show-bizz avait l'air de lui réussir. Uniquement des humains, dont les pulsions ne devaient pas s'arrêter à l'adulation. Heureusement, le gérant revint avec trois armoires à glace pour vider la salle, avec une efficacité louable. Légèrement exaspéré, il leur fit signe de le suivre, et Lucjan emboita le pas à l'autre vampire. Ils entrèrent dans une petite salle, entièrement préparée : décoration toute en rouge et noir, canapé plus qu'attrayant, alcools, hors-d’œuvre... Le polonais enleva son manteau et son arme, les accrochant sur le porte-manteau. De la poche de celui-ci, il sortit une pipe et s'installa confortablement avant de l'allumer. Constantin semblait un peu plus renfrogné, et il prit la parole une fois que le patron se fut éclipsé. Lucjan l'écouta en souriant, puis envoya un rond de fumée grisâtre se perdre dans la pièce.-" Bah, il y a eu des "stars" humaines qui subissaient plus que vous... Mais vous ne pourrez nier que cette idolâtrie n'est pas sans rapport avec votre nature et la place qu'ont désormais les vampires dans notre société. Musicien ou acteur, donc ?" Son sourire ironique disparut rapidement." Les humains ont au moins l'avantage d'apprendre de leurs erreurs et de ne pas les refaire. Les vampires de la Couronne ont l'air de prendre un grand plaisir à revenir dans le passé sur des pratiques d'aristocratie et d'esclavage obsolètes." Il lança brusquement. " Vous possédez un esclave, vous ?"Lucjan finit son verre et se laissa resservir avec plaisir. Il eut un claquement de langue sec après les paroles de Constantin.-" Origines et passé sont deux choses bien différentes, très cher. Nos origines sont les évênements qui se sont déroulés maintenant il y a plusieurs centaines d'années. Et ces centaines d'années, voilà le passé. Il n'y a rien de paradoxal à les séparer."Avant qu'il ne puisse entendre la réponse, une magnifique créature entra dans l'alcôve, et Lucjan lui rendit son sourire. Si Constantin était un habitué et avait les moyens de l'être, cela se comprenait parfaitement. Ils échangèrent quelques mots, et l'impression qu'il avait de Constantin se précisa : un noble qui aimait bien avoir sa cour de sujets, qui l'adulaient et qu'il entretenait (à tout point de vue, du peu qu'il en sache). Peu étonnant qu'il n'apprécie pas les commentaires de sa nouvelle connaissance. Le vieux vampire fit alors les présentations, et lorsque Léna vint le voir, le polonais ne se priva pas pour admirer le superbe décolleté. En effet, cet Arnaud avec un goût exquis, et il était difficile de blâmer quiconque de venir ici. La question qui suivit glaça le sang de Lucjan, ce qui fit rire Constantin. Une simple blague donc. Sauf que le vampire ne se rendait pas compte d'à quel point il était proche de la vérité... Un autre jour, un autre lieu, il aurait pu avoir raison. Le polonais se redressa théâtralement et menaça le vampire de sa pipe. -" Vous m'avez découvert, chien de capitaliste ! Mais ne croyez pas que la mort m'effraie, vous sauterez avec moi !" Il eut un léger rire et se reposa sur la banquette. " Hélas, rien d'aussi original... quelques CDs de groupes récents qui mériteraient un coup d'oeil - ou plutôt d'oreille -, de l'alcool inintéressant, et une antiquité qui n'avait pas sa place là où elle était."La question qui suivit fut beaucoup plus intéressante.-" Mes origines ? Il fut un temps où j'étais un fier et courageux hussard au sein de du Vème Corps d'Armée de Poniatowski... temps qui s'acheva tragiquement non loin d'Archa. A moins de vous intéresser à la reconstitution napoléonienne, je ne pense pas qu'il soit véritablement nécessaire d'en parler plus en détail. Quant à ma vie, elle est trop peu passionnante pour être racontée ici... Je pourrais bien sûr l’enjoliver, mais cela n'aurait d'intérêt que si la superbe créature que nous avons vu revenait, n'est-ce pas ?"Lucjan aurait pu lui retourner la question, mais il préférait faire quelques recherches d'abord sur le personnage. Plus il en apprenait sur lui, et plus le résultat était étrange et dissonant, ne permettant pas de le cerner ne serait-ce qu'un peu.-" Que tous peuvent vivre sur un pied d'égalité, je ne suis pas utopique à ce point là... Mais là, nous avons atteint un stade qui nous mènera droit à la catastrophe. Nous ne reviendrons pas sur les évènements du siècle dernier et la boucherie innommable provoquée par les vampires ; mais il ne faut pas oublier que les humains sont ce que nous étions, ainsi que l'essence même de nos infants. Et par dessus tout, ils possèdent notre nourriture. Que nous prenons de force, bien que nous ne soyons pas obligés. " " Vous auraient beau comparer tout cela au passé et à ce que les humains s'infligent entre eux, la situation est totalement différente désormais : les vampires sont plus nombreux que jamais, et vivent au grand jour. Et plus que jamais, les humains s'opposent à eux. Il y a bien sûr toujours eu les illuminés religieux habituels qui traquent les "créatures de Satan" au nom de la pureté de leur Dieu, mais cela reste une minorité. Désormais, c'est toute une partie de la population qui se soulève. Réfléchissez bien à ce qu'il se passera, lorsque le nombre de vampires continuera d'augmenter et celui des humains de diminuer ; nous risquons d'avoir un petit problème d'alimentation. Surtout si nos congénères continuent de tuer leur proie pour le plaisir de leur repas. Regardez les débordements qu'il y a eu dans l'histoire, lorsqu'un peuple essayait d'en soumettre un autre par l'esclavage : rare sont les cas où tout s'est terminé sans conséquence et sans une goutte de sang. Enfin je m'égare..." " Ce que je veux surtout souligner, c'est que nous pouvons très bien vivre en paix avec les humains, sans nécessairement les considérer comme des animaux inférieurs et du bétail amusants. Cela nous éviterait bien des inconvénients, présents ou futurs. Ce que nous appliquons actuellement tient son origine de l'ego surdimensionné et l'avidité de pouvoir d'un seul vampire et de son groupe de sous-fifres. Un superbe exemple de totalitarisme à l'état pur..."* Santé, et merci pour l'invitation.** Quel enthousiasme... |
| | | Constantin Basarab - Constantin le Sanglant -
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| Sujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] Sam 7 Mai - 19:44 | |
| J'appréciai soudain mon interlocuteur sous un autre jour. Etait ce l'intervention de Léna ou mon oscillation entre tension et rire qui le mit finalement à l'aise un peu plus qu'il n'était au départ, mais sa tirade grandiloquente et humoristique sur son éventuelle activité terroriste me plut. Il fumait la pipe et avait bourré le foyer de celle-ci d'un tabac odorant que j'appréciais. Je compris qu'il la préférait à la cigarette. Il semblait bien plus à détendu à présent. Sans doute la vodka qui commençait à se diffuser dans son sang. Je l'avais donc écouté sans l'interrompre riant seulement de sa fausse menace. J'observais les volutes de fumées bleutées de sa pipe tout en préparant mes réponse presque comme un général prépare ses troupes à déferler sur l'adversaire, car j'avais bien conscience qu'il s'agissait d'une joute verbale mais qui, visiblement, étaient menée avec beaucoup plus de ferveur pour lui que pour moi. Il y avait une fougue qui me plaisait chez lui mais que j'avais du mal à ressentir encore. La vieillesse sans doute, le fait d'avoir traversé tant d'époques ou leurs conflits, le fait aussi d'avoir fait erreur dès le départ sur les sentiments que j'éprouvais pour la seule personne que j'avais jamais reconnu aimer, tout cela m'avait usé et blasé. Je n'étais plus qu'un observateur attentiste et passif pour l'heure, des événements qui secouaient le présent. Cela ne m'empêchait pas d'avoir une opinion à ce sujet mais j'avais considéré, peut-être à tort, qu'elle ne concernait et n'intéressait que moi. Or, arrivait ce polonais qui venait secouer ma bienheureuse neutralité. Je le laissai achever sa longue tirade inspirée, songeant qu'il serait mort par manque d'oxygène s'il avait été humain, tant son exposé était long et enfiévré et prit la parole à mon tour. - Je ne sais si cela vous intéressera mais je n'ai pas pris part à la boucherie meurtrière et folle qui a secoué notre monde. Je vivais reclus par ma propre volonté alors. Je n'ai pas changé de mode de vie durant cette période, à savoir que je prenais ce qui était nécessaire à ma subsistance là où je pouvais le trouver. Je n'ai plus tué pour autre chose que pour survivre depuis la seconde guerre mondiale. Je suis loin d'approuver ce qui s'est alors passé. Votre analyse est intéressante. Je crois que les humains se sont heurtés au même péril en leur temps : l'épuisement des ressources alimentaires. Je crois que c'est le fait d'un processus qui nous dépasse, vampires comme humains: naissance, expansion, déclin d'une civilisation. Vous pensez sérieusement pouvoir enrayer le phénomène ? Je m'efforçais d'être posé et calme dans mes propos, pour qu'il ne les prit pas pour agression. Je posais seulement des problématiques en réponse aux siennes. - Une partie de la population se soulève c'est vrai, mais cette partie ne fait que semer la terreur. Puisque nous en sommes à parler franchement, sachez que je n'approuve pas davantage le dictat de la Couronne que les actes du Clan. Quand je pense à ce qui se passe je ne puis m'empêcher de faire le parallèle avec la période si troublée de la révolution française où chaque camp a montré des excès désastreux sous couvert d'idéaux. Le Clan et la Couronne agissent de la même façon, en imposant leurs idées par la force, la manipulation et non par un combat loyal. Je pense d'ailleurs être une cible potentielle pour les deux. Je n'aime guère qu'on veuille me dicter ma façon de penser. La Couronne doit voir cela comme une menace. Vous pourriez être un de leurs commanditaires ... prêcher le faux pur mieux me surprendre. Quant au Clan ... Il nourrit la même haine à l'égard de tous les vampires sans distinction ...J'observais encore mon cher détracteur, car c'est bien ainsi que je le sentais: il devait condamner mon style de vie et je jugeai qu'il était temps de lui ouvrir les yeux un peu sur les infondés de certaines de ses impressions. - Je n'ai ni infant, ni esclave. J'ai eu des compagnes de leur propre volonté... Je paie mes domestiques comme le ferait un humain. Je ne m'en nourris pas. Je me refuse à rendre quelqu'un dépendant de moi et à me lier pour l'éternité. Je ne veux pas d'attache ...Je tirai un cordon tressé qui était dissimulé dans une tenture. Un serveur apparut et s'inclina. - Apportez nous un narguilé grand modèle . Avec un mélange de l'atlas. Me tournant vers mon compagnon, j'ajoutai. Vous m'avez donné envie de tirer sur autre chose qu'une cigarette...Le type hocha la tête puis disparut pour satisfaire ma demande alors que je continuais. - J'espère que cela ne vous choque ni indispose ... J'ai découvert cela et bien d'autre choses avec la musique moderne... Et pour répondre à votre question, je suis musicien. Je fus interrompu par le retour de mon factotum qui installa le récipient tripode offrant plusieurs pipes. J'en saisi une que je portai à ma bouche et après avoir inhalé la première bouffée, je l'invitai d'un geste à essayer. - Quand vous aurez fini de savourer la votre, n'hésitez pas...
Je plissai les yeux en méditant ses toutes dernière paroles mais aussi celle concernant ses origines. Ainsi il était bien de noble souche et un ancien militaire, un guerrier en somme, tout comme moi. La mort devait pourtant lui être familière, la débâcle de l'armée napoléonienne avait été une lente agonie.Je ne l'avais pas vécu, puisqu'étant en sommeil forcé sous six pieds de terre à l'époque. Je me demandais quand il était devenu un des nôtres et dans quelles circonstances mais il me sembla prématuré de le questionner à ce sujet. En tous cas, il devait avoir très mal vécu sa transformation, outre le fait qu'elle était toujours terriblement douloureuse physiquement. Crever de l'intérieur, les organes en déliquescence, sentir son coeur se crisper puis s'arrêter à jamais, ses poumons se vider dans un dernier réflexe pour ne laisser place qu'à un souffle inhumain. Oui c'était le lot commun de tout les vampires mais certains appréciaient mieux leur condition que d'autres une fois ce calvaire terminé. - Comment voulez-vous que nous vivions en paix en nous en nourrissant ? Pensez-vous qu'ils cesseront de nous haïr si nous leur donnons du "Dieu de paix " ou leur envoyons des ambassadeurs pour signer des traités de saignées pacifiques ? Quant au fait que l'humanité apprend de ses erreurs, je ne serai pas aussi certain de ses "progrès".
Dernière édition par Constantin Basarab le Lun 9 Mai - 23:56, édité 1 fois |
| | | Lucjan Radziewicz - Noctambules -
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| Sujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] Dim 8 Mai - 23:48 | |
| Lucjan s'en voulut presque de la réaction qu'il avait eu en rencontrant Constantin. Ce dernier devenait de plus en plus intéressant, et semblait même ouvert à ses idées. Enfin, tout du moins perméable ; il ne fallait pas exagérer. Il y avait certains parallèles entre leurs histoires assez troublants... Le polonais avait également arrêté de tuer pour se nourrir après la les évènements tragiques de la Seconde Guerre, même s'il en était arrivé à un stade supérieur - ou inférieur ? - plus récemment. L'analyse de son interlocuteur était la même que la sienne, en moins poussé et moins interprétée. Le ton désormais posé et ouvert suggérait que l'erreur n'était pas unilatérale en tout cas. Lucjan continua la discussion, tirant tranquillement sur sa pipe.-" Le parallèle avec l'humanité est une bonne idée. Chaque déclin de civilisation ne s'est jamais fait tout seul et plus il tardait, plus il fut sanglant et destructeur. Le Royaume de France ? 800 ans d'existence et une boucherie innommable comme révolution. L'Empire Romain ? Durant 1000 ans, il a imposé sa vision sur le monde, avant d'imploser plus vite qu'il ne s'est créé. L'Empire de Russie a également subi la pire épuration ethnique et idéologique qui ait existé après des centenaires de règne des Tzars. Les exemples ne manquent pas... Mais le point commun entre ceux-ci, c'est que les civilisations possédaient un système d'esclavagisme ou de servage injuste et instable." " Ce qui est le cas actuellement... Vous me demandez comment enrayer le phénomène ? En agissant avant que ce système implose, sûrement. Convaincre les gens - vampires comme humains -, appliquer d'autres façons de vivre... Peut-être même utiliser la violence contre la Couronne. Poser des bombes, par exemple ! " Lucjan eut un léger rire. Pour lui-même, surtout. S'il savait... " Je respecterais toujours les personnes qui prennent les armes pour lutter contre quelque chose qu'ils trouvent injuste. Le Clan a cela d'honorable. Ensuite, je ne nie pas que leurs méthodes sont parfois extrémistes.... Mais cela ne les empêchent pas de passer pour des héros auprès de la plupart des humains. Ne sous-estimez pas la reconnaissance qu'ont beaucoup de gens pour eux. Et ils ont beau se venger indistinctement sur tout vampire, leurs raisons sont parfaitement logiques : les vampires ne se nourrissent-ils et ne tuent-ils pas n'importe quel humain sous couvert de leur faim ?"Le narguilé arriva, et Lucjan laissa sa pipe s'éteindre pour en profiter en remerciant Constantin. Il en avait possédé un, en Pologne, cadeau d'une de ses connaissances de passage, mais n'avait pas pensé à l'amener ici. Et les bars à chichas étaient extrêmement rares à Paris désormais. Ils savourèrent la vapeur parfumée quelques minutes, pensifs. Le polonais se demanda un instant si Constantin n'était pas tout simplement hypocrite et ne cherchait qu'à le faire avouer ses véritables pensées, mais c'était improbable. Si Lucjan était bien sûr de quelque chose, c'était de ses intuitions. L'autre vampire interrompit ses pensées et il l'écouta en relâchant un épais et mouvant nuage gris.-" Il est vrai que notre nécessité de sang humain pour subsister est un problème qui peut paraitre insolvable. Mais plutôt que de boire pacifiquement à la source et d'espérer idiotement que cela se fera sans heurts, n'oubliez pas pas que les prises de sang sont chose courante et un moyen plus qu'efficace pour nous nourrir sans danger. Le progrès n'est peut-être pas entièrement bénéfique, mais tant qu'il permet à un maximum de survivre et de vivre correctement, je vote pour." |
| | | Elisabeth Pratt - Esclaves -
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| Sujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] Dim 8 Mai - 23:52 | |
| Le rideau s'écarta avec brusquerie, brisant la sérénité des lieux lorsqu'une, non, deux formes se profilèrent dans l'entrée. Une petite silhouette noire fut poussée au milieu de la pièce, tandis qu'un homme de haute taille, aux cheveux châtains et aux vêtements gris repoussait le lourd tissu qui servait à offrir un peu d'intimité à l'alcôve. La respiration haletante, essoufflée, une jeune femme engoncée dans une minuscule robe noire gardait sa tête obstinément baissée vers le tapis qui parsemait l'endroit, sans repousser l'abondante chevelure noire et bouclée qui descendait jusque dans son dos en longues torsades élégantes. Dans ses mains, un petit paquet qu'elle se hâta de lâcher aux pieds de Constantin, avant de se reculer précipitamment. - "A genoux."L'ordre avait claqué sèchement, et comme mû par un ressort, sans un mot, elle avait ployé les genoux par terre, en posant ses deux mains sur un ventre qui commençait doucement à s'arrondir, dans un geste de protection dérisoire. Oh, comme Élisabeth aurait voulu que cela se passe autrement ! Le livre en face d'elle était fascinant - et voilà qu'elle le perdait à cause de sa maladresse, de sa stupidité. Était-elle quelqu'un de mauvais ? De désobéissant ? Un petit coup sur sa nuque lui fit redresser les yeux sur une scène qui paraissait irréelle, son maitre debout devant les deux hommes assis, le manche d'un "narguilé" toujours dans la main, qui la regardaient vaguement bouche bée, comme une bête curieuse, en attendant probablement que son maitre parle pour elle.
Elle eut un regard de regret vers le livre qu'elle avait lâché par terre. La Lumière des Justes. Une jeune femme habillée d'une robe à col serré était comme peinte sur la couverture – elle incarnait Sophie de Champlitte, l'héroïne. Si elle n'avait lu que pendant quelques heures, et que de toute évidence la prostituée n'avait pas tout compris, elle avait pu admirer autant l'histoire que les sentiments qui menaient chacun des personnages. La gaieté du héros, sa joie de vivre, la description d'un bonheur qui semblait infantile et sans limite... Mais maintenant, elle n'était plus si sûre que ça d'avoir aimé. Elle commençait à avoir peur. Peur des conséquences, peur de se faire encore punir, à cause de la lecture de quelques lignes serrées. Comment un livre avec tant de personnages, si vivants, si heureux, pouvait être néfaste ? C'était qu'une humaine comme elle ne devait surtout pas lire ce genre de choses... Ne pas penser, ne pas réfléchir. Ne pas rêver, parce que finalement elle n'obéissait pas aussi bien quand elle connaissait des choses. En tout cas, c'était ce qu'Olivier avait l'air de penser. N'étais-ce pas forcément la vérité ? Elle releva le nez, un peu plus ramassée sur elle-même, lorsque ce dernier reprit la parole, cette fois-ci en ignorant superbement sa protégée. - "Constantin. Il m'est très désagréable de vous revoir dans ces circonstances... mais je me devais d'accompagner ma créature dans cette démarche un peu compliquée pour son intellect limité. Cette idiote cachait cela au fond de son armoire, et elle a fini par m'avouer qu'elle se l'était procurée dans votre demeure. Malgré ce qu'elle persiste à raconter, je suppose qu'elle vous l'a volé... c'est une menteuse et une voleuse, et je tenais à ce qu'elle vous adresse ses excuses elle-même. Rose, vas-y et sois convaincante.- Je vous demande pardon, seigneur Stan. Je suis désolée. Vraiment. Je ne le referai plus jamais. Plus jamais." Olivier l'interrompit, l'air impatienté. Il fixa brièvement la décoration rouge et noir, avant d'asséner un nouveau coup à l'humaine qui ploya la nuque.-" Oui, c'est bon, fille à bâtards. Bon, messieurs, en dédommagement, je pense que je peux vous la laisser pour la nuit. De toute façon, pour les mois à venir, vous aurez le plaisir de la revoir ici tous les soirs. J'ai conclu un petit marché très juteux avec le patron de l'établissement... Il ne s'agirait qu'elle perde le mioche qu'elle a dans le ventre... bref... je vous laisse la punir à votre aise, mais tâchez de la garder à peu près présentable. Vous devrez me la rembourser si vous la tuez... de même pour l'enfant qu'elle porte." Un petit hochement de tête, puis sans attendre de réponses, le vampire donna une dernière petite tape sur la tête de la jeune femme toujours agenouillée, avant de quitter la pièce d'un pas pressé, laissant son esclave toujours au centre de la pièce. Elle semblait plus menue que jamais, sûrement parce que son ventre avait pris un peu d'ampleur ; et un rictus inquiet déformait un peu ses traits jeunes. D'une toute petite voix, elle reprit la parole.- "Je pensais vraiment que vous vouliez me le donner. Je l'avais caché. Je... je suis désolée. Je suis désolée. Je voulais pas désobéir. Je vous en prie. Tapez pas sur.. sur le ventre... Je suis désolée..."Elle avait soif, une soif et une faim dévorante. Pour la punir, Olivier avait refusé qu'elle se nourrisse, qu'elle se préoccupe d'autre chose de son apparence, qui devait être au mieux, comme d'habitude. Alors l'esclave s'était contenté d'essayer de camoufler ses bleus, pour suivre son maitre qui l'avait mené ici, dans ce bordel qui sentait si bon, qui avait l'air si bien décoré, où il faisait si chaud... Elle avait tout de même une sacrée chance d'avoir un maitre qui se souciait autant d'elle. On ne pouvait pas en dire autant de tous les humains à Paris, et peut-être après pourrait-elle se désaltérer.. si elle était suffisamment docile ? Stan était un vampire bon ; peut-être y avait-il un espoir qu'il lui pardonne sa bêtise stupide. Si seulement elle avait été plus intelligente... |
| | | Constantin Basarab - Constantin le Sanglant -
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| Sujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] Mer 11 Mai - 14:10 | |
| Je haussai les sourcils en l'entendant ériger l'injustice comme un étendard mais l'écoutait néanmoins jusqu'au bout. Je ne pouvais m'empêcher de grimacer lorsqu'il dépeignit sa vision du Clan. Des héros se battant pour la liberté des leurs. Finalement, à l'entendre ils n'avaient rien de bien différent du Stan que j'étais lorsque je me battais au sein du F2. Des types qui avaient la conviction de se battre pour une juste cause et d'avoir raison. Je lançai pourtant pensif : - Ne pensez-vous pas que les notions de justice ou d'injustice sont subjectives. Les révolutionnaires, les sans culottes, étaient certains de leur bon droit et je pense qu'on peut l'entendre dans la majorité des cas mais que dire de ces provinces où des seigneurs aimés de leurs sujets furent emprisonnés, jugés sommairement sur le seul fait de leur naissance et décapités, laissant une campagne sans protecteurs contre les pilleurs, les bandits de grand chemin, livrant une population rurale qui vivait sereine à la désolation et au chaos. L'Histoire, ce grand mot laisse souvent dans l'ombre " des histoires" qu'elle a sacrifié au nom d'une justice aveugle. Il avait pris lui aussi une pipe du narguilé et semblait en apprécier la saveur. Une douce langueur commençait à se répandre dans l'alcôve. - Il est vrai que la plupart de nos congénères chassent sans distinction ...
Je tirai sur ma pipe d'un air nonchalant, bien conscient du double sens de ma phrase. Je poursuivis en me passant une main sur le visage. - Pour ma part je n'arrive pas à me nourrir de personnes tristes. Les voir quitter la vie sans s'être réconciliées avec me semble cruel. Je choisis plutôt de personnes qui semblent en accord avec elles-même et oserai-je vous dire que les priver de la jouissance de cette sérénité m'est de plus en plus insupportable bien que goûter leur sang épanoui soit un délice pour moi ?Alors que j'amorçai un début de confidence à laquelle je ne croyais pas moi-même, le rideau s'écarta et je distinguai deux silhouettes . La première éveilla en moi une émotion presque tendre mais la seconde fit se hérisser tous les poils de mon corps. Elisabeth, accompagnée de son chien de souteneur à crocs. Je n'eus pas le temps de proférer une parole que celui-ci la poussait à genoux devant moi. Un petit paquet chut à mes pieds et je reconnus un des ouvrages que j'avais laissé à disposition de la jeune femme lors de sa dernière visite. La lumière des justes ... Ainsi, elle l'avait emporté ... Je me souvins des paroles qu'elle avait tenu au sujet de son mac et de ses interdictions et je compris presque immédiatement l'objet de la visite. Si Rosza ou même Elisabeth était la bienvenue dans mon espace intime, Kermal n'avait rien à y faire. Je me retins sur le moment de faire preuve de trop de véhémence devant Lucjan. Il devait déjà me taxer d'engeance de la malignité, je ne voulais pas tuer un vampire sous ses yeux , encore qu'à la réflexion cela l'eut sans doute rempli d'aise de nous voir nous écharper. J'avais une préoccupation plus évidente que de plaire au polonais cependant. Ce chien de breton molestait celle que je m'étais promis de protéger. Je le soupçonnais pourtant d'avoir des appuis haut placés avec lesquels je ne pouvais rivaliser sur la place de Paris , mais n'en avait aucune certitude. Le tuer ici-même m'eut été aussi aisé que de cligner des paupières. Nos vies différentes depuis notre première rencontre avaient sans doute fait que j'avais gagné en puissance ce que lui avait perdu en se vautrant dans sa luxure poudrée de pauvreté. Il était toujours, voir plus, méprisable qu'à notre première"entrevue". Il avait même perdu le semblant de lustre que lui avaient accordé les bals, défis romantiques et duels des siècles passés . Il n'était qu'un proxénète s'abritant derrière un ancien titre de noblesse auquel il ne faisait plus guère honneur. Alors que cette vermine obligeait Rosza, ma Rosza , à se trainer à mes genoux pour implorer un pardon qu'elle n'avait pas à demander, j'avais résolu de réaliser le dessein qui avait germé en mon esprit le soir où j'avais reçu la jeune femme chez moi. Seulement, pour cela, il fallait jouer un jeu qui n'était pas le mien. Avoir l'air de ne garder aucun souvenir de la conduite du nobliau français lors de notre duel, ne pas manifester d'émoi outre mesure devant les coups qu'il assénait à la jeune femme, ne pas nier qu'elle avait volé le livre. C'eut été admettre que je le lui avais conseillé et me signer auprès d'un possible agent de la Couronne. Je comptais les coups, l'un après l'autre comme s'ils avaient marqué ma chair et résolut de les lui rendre au centuple le jour où je le mettrais à mort. J'écoutais, abasourdi, son boniment de commerçant . Il était désagréable à Kermal de me revoir dans ces circonstances, disait-il mais pour ma part , le revoir tout court m'était déplaisant. Cette façon de parler en laissant supposer une qu'une quelconque bonne entente avait pu régner par le passé entre lui et moi me sidéra. Il fallait peut-être que je ravive sa mémoire au sujet de la façon dont nous nous étions quittés ? Ce n'était ni le lieu ni le moment mais je savais que je n'y manquerais pas. Je ne bronchai pas plus lorsqu'il proposa de nous laisser Elisabeth pour la nuit en guise de dédommagement mais s'il avait su lire dans mon regard cet abruti, il y aurait perçu tout le mépris et l'écoeurement qu'il m'inspirait. Je gainais ma colère pour ne rien gâcher car il venait de me livrer de sa propre volonté celle que j'avais dessein de protéger. Je hochai lentement la tête aux paroles de ce chien mais gardai le silence comme si trop de dédain me dictait de ne pas même lui octroyer plus d'attention. Je le vis donc disparaître avec soulagement et me baissais pour ramasser le livre qui était à mes pieds et le poser sur la table basse. - Elisabeth, relevez-vous, il est parti. Cessez cela, je vous prie, ce livre était à vous, je vous avais laissé ma bibliothèque à disposition et vous avais dis que vous pouviez en prélever les volumes que vous souhaitiez à la condition d'en prendre grand soin. Comment pouvez-vous songer que je lèverai la main sur vous ? Cela fait bien longtemps que je n'ai frappé une ... femme... C'était en d'autres temps ... si lointains ... j'étais jeune et inconscient. Je me levais pour aider la petite à se redresser et lui proposai de s'asseoir sur le canapé puis sonnai le serveur qui accourut. - Un grand pichet d'eau fraîche, un autre de jus de fruits. Arrangez vous pour trouver dans un restaurant du coin, un plat équilibré et une corbeille de fruits sans omettre un laitage .- Bien monsieur... Autre chose ? - Il faudra que je parle à Arnaud plus tard, après la fermeture ... - Je lui transmets. Je reviens au plus vite monsieur...
Je me tournai vers Rosza et l'examinai plus attentivement. Le fond de teint avait du mal à cacher les cernes bleutées sous les yeux et les coups sur les bras dénudés. Elle semblait exténuée, certainement qu'elle avait déjà tapiné une partie de la nuit, Arnaud avait parlé du boulevard de Clichy et l'autre salopard l'avait trainée jusqu'ici pour bonifier la recette. Elle aurait pu tomber plus mal qu'au Palladium mais elle semblait si épuisée. - Je ne vous ai pas présentés au fait ! Marcin, dont je viens de faire la connaissance ce soir ... Elisabeth, que j'ai croisé lors d'un concert et qui apprécie ... les belles choses.
Alors que l'employé d'Arnaud revenait avec un plateau chargé de victuailles qu'il posa près d' Elisabeth, je remplissais à nouveau nos verres de vodka et constatai avec dépit que la bouteille était vide. Je pris le petit billet que l'employé me tendait, le lus et le glissai dans ma poche. Ma résolution était prise mais pour l'instant, il convenait de lui faire reprendre des forces. - Mange! Dis-je d'un ton qui ne souffrait pas la contradiction. Tu n'as pas aperçu Léna au fait en arrivant dans la salle ? Je lui avais dis de t'accompagner jusqu'ici mais je suppose que Kermal l'aura effrayé la pauvre.
J'adressai un regard que je voulais chargé de sens à Marcin et lui dit pour alléger l'atmosphère -Mój brat, myślę że chciałbym zobaczyć alkoholu, a także swój antyki ... * Mon frère je crois que j'aimerai voir ton alcool et aussi ton antiquité.
Dernière édition par Constantin Basarab le Ven 17 Juin - 14:02, édité 3 fois |
| | | Lucjan Radziewicz - Noctambules -
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| Sujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] Ven 17 Juin - 2:47 | |
| Apparemment, la mention du Clan n'avait pas l'air de lui plaire. Il fallait avouer que l'organisation était loin de n'avoir que des amis. Le vampire reprit le thème de la révolution française ce qui ne déplaisait pas à Lucjan, même si l'autre en avait une vision bien différente. Il avait vécu sur les vestiges de cette période, avait aidé la France et son nouvel Empire à se reconstruire, tout en sauvant sa patrie de l'oubli de l'histoire." Des seigneurs aimés, peut-être, mais tout est relatif... Vous parlez de gens qui avait droit de vie, de mort, de cuissage et j'en passe, sur l'ensemble de leurs sujets. Se faire aimer n'est pas une question de justice ou de gentillesse, c'est une question de manipulation. Comme je vous l'ai dit, si la France en est arrivé à ce résultat, c'est à cause de centaines d'années d'injustices sociales. La population rurale était loin de vivre "sereinement", comme vous dites. D'ailleurs vous parlez de justice aveugle, mais c'est toujours ainsi que la Justice fut représentée : un bandeau sur les yeux, une balance et un glaive dans les mains. Tardez à changer le système, et l'accumulation de frustration vous explosera à la figure. Les phases de transition qui suivent sont rarement reluisantes, mais comme partout il y a des opportunistes qui considèrent la vie humaine comme négligeable."Lucjan retint un frisson de dégout en écoutant Constantin parler de ses proies. Rarement il avait entendu discours aussi hypocrite... Ne se rendait-il pas compte de se qu'il était en train de dire ? Il se plaignait de choses dont lui-même était responsable. Lucjan connaissait bien ce genre de vampire, dangereux non pas pour ce qu'il est, mais pour sa folie et son égocentrisme aveugle, irrationnel. Le genre de vampire à considérer les humains comme de la nourriture, une distraction, au mieux un plaisir. Le genre vampire auquel appartenait son Sire... Le polonais se resservit un verre pour éviter de croiser le regard de son interlocuteur, puis parla d'un ton neutre." En tuant les humains dont vous vous nourrissez, vous créez vous même ces révolutionnaires dont vous vous plaignez. Et ce n'est pas vos conneries - excusez le terme, mais je ne vois pas ça autrement - sur la mort que vous offrez à vos proies qui changera quelque chose. Tuez un homme, et sa femme, son fils, ses amis voudront le venger. Pour se venger d'un vampire, quel meilleur moyen que de rejoindre le Clan ou devenir chasseur ? " Il savoura lentement une gorgée. " Et à cause d'imbéciles comme vous, qui prenez bien plus que vous n'êtes obligé de prendre, une guerre, un terrorisme racial et absurde fait rage partout dans le monde. Et nous nous..."L'intrusion dans la salle coupa court à la discussion, et Lucjan garda sciemment sa pose, mi-comique, mi-théâtrale : penché en avant, le verre accusateur pointé vers Constantin, un sourcil arqué. Mais le peu d'humour cynique dont il arrivait à faire preuve disparut rapidement lorsqu'il comprit les tenants de cette scène. Visiblement le mac et son "employée", l'un assez peu calme, l'autre terrorisée. Il suivit la conversation en notant mentalement le comportement de ce vampire d'opérette. Un calme effroyable l'envahit, au fur et à mesure de ses paroles, de ses coups sur la jeune fille, enceinte qui plus est. Lucjan aimait cette sensation enivrante et apaisante, ce froid glacial qui envahissait son cerveau lorsqu'il rencontrait une personne comme ce jeune vampire, une personne qui devait mourir. C'était incroyablement malsain, mais il avait la sensation plaisante de représenter la Justice. Et une fois de plus, il allait devoir l'appliquer sur cette chose qui se prétendait masculine, un jour ou l'autre. Etrangement, Constantin semblait également haïr avec une force étonnante le proxénète, et il était plus que surprenant que ce dernier ne l'ai pas remarqué.
Hélas, il sortit avant que Lucjan ne puisse connaitre son nom. Le polonais laissa Constantin s'occuper de tout, s'efforçant de sortir de son anesthésie intérieure, regrettant presque de la quitter. Et il fut presque partagé entre le rire et l'incrédulité, voyant le vieux vampire s'affairer auprès de la jeune dame, commandant un repas pour elle, veillant à ce que celui-ci soit équilibré. Et c'était ce vampire qui discutait nonchalamment du bonheur de ses proies, lorsqu'il les mettait à mort... Avec l'âge, la folie de ses congénères prenait les formes les plus incroyables, les plus irréelles, les plus dangereuses. Lorsque Constantin, discuta avec le majordome, le polonais s'approcha discrètement de la jeune fille et lui glissa le verre de vodka glacée dans la main, tandis qu'il lui murmurrait à l'oreille." C'est peut-être moins consistant, mais je pense que cela ne pourra vous faire que du bien pour le moment..." Il eut juste le temps de lui faire un sourire encouragement avant que son collègue de la soirée ne revienne et ne fasse les présentations. Lucjan prit délicatement la main d'Elizabeth pour la baiser et la salua." Enchanté, madame. "Ils s'installèrent de nouveau, à trois cette fois ci. Lucjan se retint de réagir lorsqu'il apprit sûrement la chose la plus utile de cette soirée : le nom de ce jeune coq, Kermal. Le connaitre ainsi, sans recherches ni interrogations, c'était un signe. Il l'imprima mentalement, et sourit naturellement aux paroles de Constantin." Ten alkohol na prawde nie może być dobre... zobacz. * " Il sortit du sac la bouteille peu engageante, puis extirpa avec précaution le revolver et le fit tourner d'une main experte. " Jeśli znasz o broń, wtedy tego będziesz lubić. ** Au fait, qui est donc exactement ce... charmant... Kermal ?"* Cet alcool ne peut vraiment pas être bon... regarde.** Si tu t'y connais en arme à feu, alors tu vas aimer cela. |
| | | Elisabeth Pratt - Esclaves -
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| Sujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] Mar 28 Juin - 16:52 | |
| D'aussi loin que la jeune femme se souvienne, elle avait toujours aimé lire. Elle avait toujours aimé ces envolées lyriques, ces drames incongrus qui lui remuaient l'âme jusqu'aux larmes, ou ces comédies absurdes où chaque personnage ne devenait qu'un bouffon de plus. Tous ces personnages prenaient vie dans sa tête, tout un monde émergeait alors, si différent du sien, si incroyable, qu'elle avait toujours eu - et ce, plus encore depuis quelques années - tendance à vivre une autre vie, dans sa tête.
Et cette nuit-là, alors que Stan, son bienfaiteur, cet homme si généreux, si puissant que les foules le suivaient parfois, la relevait après avoir posé l'objet du délit sur une table basse aussi élégante que tout ce qui l'entourait, Élisabeth se rendit compte d'une chose. Le Vampire n'avait pas menti, dans cette splendide demeure qui lui servait de maison, alors qu'il lui avait promis de la protéger, elle et son bébé. Décidément, il tiendrait peut-être parole en veillant sur elle, comme dans les plus beaux romans d'amitié qu'elle eut jamais pu lire dans sa courte existence !
Un sourire vint éclairer sa jeune physionomie alors qu'un serveur accourait pour satisfaire les caprices du musicien, montrant par là-même son importance et surtout son désir visible de prendre soin d'elle. Il allait évidemment sans dire que la jeune esclave en concevait non seulement de la fierté - après tout, elle avait atteint son but, s'attacher un Seigneur comme celui-là - mais aussi une grande part de joie enfantine. Voilà si longtemps dont elle avait été sevrée de véritable amitié que redécouvrir une relation chaste était pour Élisabeth comme un grand vent frais, tout empreint de senteurs printanières, tout entier façonné de rêves et de projets vagues, dans lequel entrait son bébé, celui-là même qui nichait encore dans son ventre. Ce fut donc avec une confiance totale que la jeune femme se tourna vers le compagnon de Stan, en prenant le verre d'un geste automatique, pour le boire cul sec aussitôt. Elle avait toujours aimé cette sensation glacée, amère, qui allait en s'échauffant dans l'estomac, pour procurer presque aussitôt la délicieuse sensation de légèreté qui accompagnait l'éveil d'une ivresse point trop profonde. Disons, seulement suffisamment forte pour provoquer un repos des sens qui l'encourageait généralement à se détendre pendant que les heures défilaient sur le boulevard.
Mais cette fois-ci, tout était différent, et la pute se laissa aller à un gloussement puéril lorsqu'il lui baisa la main. L'impression d'évoluer dans un paradis se confirmait, et elle commença à manger docilement lorsqu'ils furent tous les trois assis. Léna ? Rose marqua un temps d'arrêt, puis se mit à parler d'une voix enjouée : - "Léna ? J'l'ai pas.. Je ne l'ai pas vu. Elle doit être avec un client... Si vous voulez, je lui demanderai de venir après. Faut qu'on s'occupe de monsieur ?" Elle jeta un regard à Marcin, avant de se taire patiemment tandis qu'ils commençaient à converser dans une langue qu'elle ne connaissait pas. Son regard noir s'accrocha au revolver qu'il tenait entre les mains, en se décidant à enfourner une énorme bouchée pour juguler sa peur naissante, automatique. - "Kermal... c'est Olivier Kermal. C'est mon maitre. Vous savez, mon maitre, il a beaucoup d'amis. Des fois je les entends parler de trucs politiques... C'est un passionné, genre. Un jour il aura une place au sein du Conseil de la Couronne. Je suis sûre ! J'ai de la chance. Beaucoup de chance. Et vous ? Qu'est-ce que vous faites dans la vie ? Vous habitez Paris ? Je.. je peux vous demander... euh... quel langue... vous parlez ? Je-je ne veux pas être indiscrète ! C'est juste que..." Un regard en coin à Stan, puis un sourire timide à son interlocuteur du moment. - " C'est que j'aimerai bien savoir. Savoir les choses...C'est comme ce livre. Des fois je peux pas m'empêcher de lire. Mais ... j'ai rien compris... à ce livre."Élisabeth désigna le livre laissé sur la console d'un geste de tête, avant de mâcher bruyamment le plat qu'elle avalait à toute vitesse, comme s'il allait disparaitre d'un instant à l'autre. Mentalement, elle se reprocha de trop parler. Elle devrait avoir honte... |
| | | Constantin Basarab - Constantin le Sanglant -
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| Sujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants]Plaisirs philosophiques [Pv Constantin, Elizabeth] Mer 29 Juin - 2:12 | |
| Constantin haussa les sourcils de mécontentement en se penchant sur la jeune femme. Son haleine empestait ... la vodka. Il hocha la tête aux propos de Marcin et jeta un rapide coup d'oeil au verre vide du polonais. - En effet, cet alcool peut être aussi bon qu'affreux, suivant le procédé de fabrication et la qualité des composants mais ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas bon pour Elisabeth dans son état. Lâcha-t-il sèchement en détachant chaque syllabe des derniers mots. Il ne savait pas si son invité avait proposé son verre à la jeune femme ou encore si elle s'en était saisie, ce qui lui paraissait peu probable étant donné la réserve de la la jeune esclave. A moins qu'elle ne se soit enivrée pour oublier les brutalités de Kermal avant qu'il ne la pousse à venir s'excuser. Il n'avait aucune certitude sur l'origine de cette haleine mais cela le mit très en colère. - Elisabeth, sachez que je ne tolèrerai pas que vous vous fassiez du mal pas plus qu'à lui, en vous enivrant ! Est ce bien compris ? La vodka est un alcool trop fort à mon sens pour les femmes. Peu m'importe qu'on me trouve rétrograde ou misogyne ...mais vraiment dans votre état... J'ai lu des écrits médicaux sur les effets d'une alcoolisation précoce lors de l'organogénèse... Une seule prise d'alcool à dose massive peut avoir des effets désastreux ... sur la formation du squelette par exemple.Sentant qu'il risquait de faire peur à la jeune prostituée et que Marcin ne pouvait être au fait de son état, il se calma et tourna son attention vers le vampire et ses trésors de guerre. Il avait enfin daigné extirper de sa besace cette fameuse bouteille en annonçant sa médiocre qualité. Le vieux vampire eut un sourire un rien narquois en se souvenant du tord boyaux dont s'abreuvaient ses guerriers au temps jadis. Il est vrai qu'il n'avaient guère le temps de mourir de l'usage d'alcool douteux sur les champs de bataille. Constantin ne douta pas qu'il trouverait plaisir à s'arracher le gosier en souvenir du bon vieux temps... Il lui arrivait de regretter les crépuscules d'avant bataille, ou ceux qui suivaient les victoires. Les flammes d'un feu de camp recueilli autour desquelles circulait l'outre pleine ou alors celles d'un joyeux brasier célébrant le triomphe qui éclairaient les danses et les ébats des soldats avec les femmes... Il doutait que le polonais sérieux put comprendre une telle nostalgie et la garda pour lui, ne laissant échapper qu'une petite remarque. - Plus les bras d'une femme sont rudes la veille de la bataille plus ils donnent du coeur au ventre... Peut-être en est-il ainsi de notre eau de feu ? J'y gouterais bien volontiers. Après tout, nous ne pouvons en mourir Dit-il d'une voix grave et teintée d'ironie. Qui s'est préparé à l'ultime assaut sans assurance d'en revenir sait que parfois les plus braves ont besoin d'autre chose que du sang dans les veines pour faire face à la faux. Son regard se porta sur l'antiquité que le polonais tenait dans son autre main. La pièce semblait en très mauvais était mais très ancienne. Il lui sembla que le percuteur était en pierre à silex mais c'était improbable d'en trouver encore à cette époque. Il devait s'agir d'une contre façon. Peut-être Marcin le poserait -il pour les servir et aurait-il le loisir de l'examiner. Son invité était toutefois assez nerveux depuis le début de soirée sans qu'il risqua un geste, même motivé par une curiosité de collectionneur, pour le lui prendre des mains. Constantin glissa un regard sur Rosza et constata avec plaisir qu'elle avait commencé à manger de bon appétit. Il n'allait pas le lui couper en de vaines remontrances supplémentaires. La bêtise était faite et il valait mieux qu'elle "éponge " son alcool en se nourrissant. Les mots de Marcin lui revinrent en mémoire et il désigna l'arme du menton. - Nous étions humains, tous à l'origine... L'homme s'est dressé contre l'homme. La pièce que vous tenez en vos mains et pour laquelle vous nourrissez sans doute une certaine fascination en est la preuve tangible. M'expliquerez vous la différence entre ôter la vie à un humain avec cet objet ou le faire avec nos crocs ? La motivation n'est-elle pas au final, la même ? Survivre, en étant plus fort que l'autre ? Qu'on prenne plaisir à tuer ou pas est tout compte fait secondaire pour la victime, ne pensez-vous pas ? Le résultat est le même pour elle. Elle trépasse. On peut prendre plaisir à tuer avec un mousquet comme avec sa bouche d'ailleurs. C'est la nature du prédateur qui fait varier le moyen. Je n'ai jamais approuvé les morts inutiles mais la nature est ainsi faite. Un loup chasse pour se nourrir. Trouvez-vous cela condamnable ? Il n'a pas de haine pour sa proie. Il la respecte même plus que certains hommes ont respecté leurs congénères. Trouvez-vous ces créatures méprisables de tuer pour se nourrir. Il reprit la pipe et tira une bouffée dessus d'un air songeur. - J'ai tué un grand nombre de loups mais je les respecte. Nous sommes de la même essence eux et nous. Nous n'avons pas appris à nous nourrir sans tuer. Qui l'a voulu ainsi ? J'aurai bien une réponse ... L'homme ne tuait-il pas sa viande aux abattoirs ? Pourquoi le Destin nous a -t-il fait tueurs de ce que nous étions jadis , selon vous ? C'est une question philosophique et même métaphysique. Si j'osai... et bien j'ose, une question spirituelle même... N'oubliez pas qui a modelé les créatures qui peuplent ce monde.Il considéra le polonais qui avait toujours la bouteille dans une main et le pistolet dans l'autre avec un sentiment de défi teinté d'amusement. Il se demandait si Marcin n'avait pas envie de l'étrangler pour son entêtement mais il ne lâcherait pas si facilement ses convictions même si les arguments de son invité étaient défendables et ... terriblement humains. Sans doute le jeune vampire avait-il eu plus de mal à supporter son nouvel état que Constantin lui-même. Chaque vampire vivait sa condition différemment tout simplement parce qu'ayant été des humains très différents. Il était donc normal que les désaccords existant entre les humains fussent transposés à un niveau supérieur mais existent toujours à l'état immortel. Puis Elisabeth prit la parole et le vieux vampire se crispa quelques peu... Kermal ... Elle l'adulait encore ... C'en était désespérant. Les vieilles habitudes avaient la vie dure. Il trancha net sur le sujet. - Marcin décidera seul de ce qu'il souhaite... Léna est ... quelqu'un que j'ai appris à estimer car elle m'a confié l'amour qu'elle avait pour son enfant...
Il eut un rictus amer. - Voyez-vous, c'est une chose que je respecte infiniment ... Quant à Kermal, si nous l'oubliions un peu pour ce soir et parlions de vous Elisabeth ... Ces livres ... Je puis vous apprendre à entendre leur message ... |
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