TBC
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Elisabeth Pratt
- Esclaves -

Elisabeth Pratt

Messages : 72
Date d'inscription : 03/02/2011

Informations
Âge du perso:
More & More:

[Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} Vide
MessageSujet: [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}   [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} EmptyMar 8 Fév - 0:55

Une nuit comme tant d'autres venait de débuter.

Une nuit pleine de souvenirs, de rêveries et d'errance ; de grandes envolées de songes, et de retours sordides et ordinaires à la réalité.
Elisabeth Pratt, Rose pour ses clients de quelques minutes ou de quelques heures, était sortie dans le froid depuis que la nuit était tombée sur Paris. Partie du treizième arrondissement, elle avait déambulé pendant plus de deux heures sur les trottoirs avant d'atteindre enfin le quartier de St Michel.
Un sourire se peignit sur son visage trop peinturluré. Doucement, elle s'adossa à la margelle qui la séparait des quais de la Seine qui coulait, dans son néant d'encre, en contrebas. Il y avait eu tant de pluie ces derniers jours que l'eau avait submergé les pavés antiques qui la bordaient. Beaucoup d'humains craignaient l'inondation, à cause des travaux longs et pénibles qui s'ensuivraient forcément – et la jeune femme était soulagée de ne pas faire partie du lot des Esclaves communs qui servaient à réparer la Ville-Lumière maintenant fissurée de partout. Oui, c'était bien le mot. Fissurée, lézardée, elle avait été dévastée par la guerre. Non. Rectification. Pas par la guerre : par les terroristes. Ils étaient entièrement responsables de la détérioration irrémédiable d'une ville qu'elle aurait adorée voir au faîte de sa gloire, de sa puissance. De sa beauté. Car malgré tous les sévices qu'on lui avait infligée, Paris restait une Cité forte. Que Rose trouvait splendide à la lumière orangée des lampadaires qui brillaient dans les grandes rues, qu'elle aimait arpenter au gré de ses envies et des courants de la foule... Oui, c'était bien sa vie, ici !

Une musique, au loin, lui fit tourner la tête, faisant rouler ses boucles noires le long de son épaule recouverte d'un épais châle de laine rouge.
Une fenêtre, brillamment éclairée, s'était ouverte dans l'un de ces luxueux appartements qui constituait la faune des beaux quartiers. Des éclats de rire s'en échappaient, des bruits de verre et de piano l'écrasèrent sur place du spectre de l'envie, et elle grimaça. Pourquoi ne pas avoir droit, elle aussi, à tout ça ? A mettre des belles robes, à contempler les étoiles au bras d'un humain ou d'un vampire qui l'aimerait follement, aussi passionnément que les héros, chevalier ou rois, de ses livres préférés ? Elle se demandait parfois ce que faisait son maitre pendant tout ce temps. Sans doute allait-il à des réceptions brillantes, avec ses amis... Il allait boire du champagne, s'amuser... savourer une de ces fameuses glaces qu'elle avait eu la chance de goûter dans un bar miteux d'humains, aussi incongru que cela paraisse. Il allait danser avec une jolie fille – pas comme il en voyait tous les jours, chez lui. Pas comme elle.
Trop petite, trop mince, trop humaine. Pourtant, elle essayait de faire tout ce qu'elle pouvait pour se changer. Gagner plus d'argent, être plus spirituelle, plus attirante, tout pour lui. Lui en qui elle avait une confiance totale, qui lui promettait des lendemains meilleurs, si elle se bougeait suffisamment. Mais jamais... jamais ce n'était assez.

Rose soupira une nouvelle fois. Il fallait bouger et ne pas se laisser gagner par la mélancolie ; pas ce soir. Ce soir était une nuit spéciale, et gâcher ce moment était une offense à la vie même, et à tout ce qui ressembler de près ou de loin à un dieu.
Son regard charbonneux fut attiré vers la silhouette imposante de Notre-Dame de Paris, et la prostituée reprit son long cheminement vers une petite église à l'intérieur du quartier Latin. Ses pas résonnaient étrangement dans le silence épais qui s'était installé brusquement. Elle allait accélérer le pas, brusquement peu rassurée, quand une main surgit de l'ombre pour l'attirer contre elle, la coinçant dans une étreinte moite, cauchemardesque.
Quelques mots murmurés, et l'humaine pâlit.

- "Hum... Une peau sucrée... Cinq minutes, ma jolie. Tu as cinq minutes."

Elle se sentit brusquement relâchée, poussée dans le milieu de la rue. La peur lui glaça le ventre, lui tordit les entrailles alors que la vérité se faisait jour petit à petit en elle. Ce vampire voulait jouer avec elle, la chasser. Comme une bête pouvait guetter sa proie.
Un hurlement la fit sursauter.


- "Je te laisse une chance, saisis-là, humaine !"

Elle se mit à courir, apeurée, atrocement apeurée. Comme une biche qui n'avait que ses pattes pour échapper au prédateur, il lui semblait filer comme le vent ou se trainer désespérément, à mesure que les secondes s'écoulaient et que ses talons claquaient de plus en plus lourdement sur le sol givré. La fatigue la gagnait, un genou céda ; Rose se retrouva contre la surface dure et lisse, un peu hébétée par le choc. Des fourmillements remontèrent dans tous ses membres, un léger vertige s'empara de la femme en châle, qui se ressaisit aussitôt. Une issue. Il lui fallait une cachette, n'importe quoi. Personne ne lui viendrait en aide – pas contre un vampire.
Le regard un peu fou, son cœur cognant follement contre sa poitrine, la jeune femme se releva. Pas le temps de réfléchir, elle avisa la première porte d'immeuble qui céda sous son poids, monta les escaliers quatre à quatre, et poussa la porte, avant de plonger littéralement derrière une étagère.

La prostituée regarda autour d'elle, le front plissé. Merde. Elle venait peut-être de se fourrer dans un guêpier pire encore (bien que franchement, ce soit carrément difficile.). Vivement, elle tira son couteau de sa botte, avant de le serrer bien fort dans sa petite main, pantelante d'angoisse. Elle avait du mal à retrouver son souffle... Pourvu que... pourvu qu'il ne la retrouve pas... il faudrait qu'elle se lave... qu'elle se mette dans l'eau. La Seine. Pourquoi ne pas y avoir penser plus tôt ?! Elle se frotta les yeux, stressée de s'être aventurée dans un endroit qu'elle ne connaissait pas.

Rose se colla au mur, avant de sursauter violemment, alors que des pas s'arrêtaient devant la silhouette prostrée, dégoulinante de sueur malgré le froid hivernal du dehors.
Un vampire. C'était lui. C'était son agresseur. Et quand bien même cela ne l'était pas, on ne pouvait jamais prendre trop de précautions pour avoir la vie sauve. L'esclave s'agenouilla maladroitement, ses jambes nues glissant sans difficulté sur le plancher ciré qui paraît la bibliothèque.


- "Je vous en prie ! Je... j'ai un maitre. Ne faites pas ça. Il... il va vous le faire payer cher... je vaux... beaucoup."

Elle était complètement incapable de dévisager son interlocuteur mais sa main restait crispée sur le manche de sa lame. Elle se défendrait si on voulait s'attaquer à elle quand même !


Dernière édition par Elisabeth Pratt le Sam 20 Aoû - 9:35, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Siriel Silver
- Enfant mort -

Siriel Silver

Age : 30
Messages : 59
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Loin

[Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} Vide
MessageSujet: Re: [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}   [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} EmptyLun 14 Fév - 12:02

Chaque crépuscule était un pari. Chaque aube une délivrance. Pour un vampire, l’éternité n’est pas linéaire comme on a tendance à le croire. Elle est faite de morts et de résurrection. Chaque jour est une mort, chaque nuit une vie entière. De nourrisson à vieillard, les morts-vivants brûlent leurs cartouches aussi rapidement qu’un papillon. Mais ils reviennent. Identiques à eux même, comme la veille, comme l’avant-veille. A la fois immuables et différents. Lorsque l’on est vampire, chaque réveil est un miracle. Ou une malédiction.

Le soleil était déjà couché depuis quelques minutes lorsque Siriel remua dans son cercueil de marbre. Pas encore. Le froid ne lui transperçait pas encore les os, l’obscurité était encore supportable, et il était conscient. Ses paupières se soulevèrent, dévoilant des yeux presque aussi clairs que la pierre. L’obscurité totale est inconnue des humains. Il y a toujours une source de lumière quelque part pour qui sait la saisir. Et même là, aux pieds du gisant, on pouvait voir une tâche plus claire. Il dégluti. Son cœur battait de plus en plus fort. Il avait faim. Ses bras le picotaient. Il était ankylosé, frigorifié, mort. Il soupira. Cette fois encore, il s’était réveillé. Tant pis.

Doucement, mesurant le moindre de ses gestes, l’adolescent repoussa la plaque de marbre qui le retenait prisonnier. L’obscurité se teinta de gris. Avec la lenteur d’un film d’horreur, il posa sa main sur le rebord, puis l’autre, de l’autre coté, avant de se hisser en dehors de son lit. Une odeur de café salua l’effort. Quelqu’un, probablement Meissa, avait déposé une tasse du précieux breuvage non loin. Elle le faisait tous les soirs. Sarah aussi y aurait pensé. Un soupir. Sarah. La seule vraie douleur de sa vie de coton. Toujours là elle aussi mais tellement plus poignante que tout ce qui pouvait lui arriver… Il avait pourtant réussi à ne pas penser son nom pendant 5 minutes. Etait-ce une bonne chose ? Il l’ignorait. Il avait autant besoin d’elle qu’il cherchait à la fuir. Comme une malédiction sans laquelle on ne serait plus rien.

Toujours avec lenteur, le vampire sortit totalement du caveau et remit le gisant à sa place. Il prit alors la tasse de céramique entre les pieds de l’inconnu et porta la boisson encore chaude à son visage. Lentement, il embrassa la tasse, laissant la sensation de chaleur envahir son corps à partir de ses lèvres, descendant en un millier de petits vaisseaux jusqu’aux tréfonds de son être. Il avait toujours faim mais le froid de la mort s’évanouissait. Il pourrait à présent tenir quelques heures sans problème. Il reposa la tasse. Il était temps de travailler.

Quelques minutes plus tard, l’enfant était de retour dans le monde des vivants. Comme toujours, il avait enfilé une chemise blanche, impeccablement froissée et ouverte au niveau du col sur un pantalon noir banal. Ses pieds nus épousaient le sol de la bibliothèque. Il aimait sentir le sol résonner sous ses pieds comme il aimait sentir les livres vibrer sous sa main. Il poussa la petite porte puis monta les escaliers de marbre jusqu’aux rayons chargés de savoir. En bas, il n’y avait pas grand monde. Quelques humains surpris par le crépuscule rangeaient fébrilement leurs affaires tandis que les premiers vampires faisaient leur apparition. Tout allait bien, dans un silence calfeutré et protecteur, assez semblable au fond au nuage qui assourdissait ses pensées. Et puis un cri. Bruit qui n’avait rien à faire ici. Quelqu’un avait apporté la violence du dehors dans son univers. Il soupira. Arrêta sa promenade. Regarda autour de lui. Plusieurs têtes s’étaient levées mais personne ne semblait vouloir bouger. Il ne pouvait pas leur en vouloir. Lui non plus n’avait pas envie de se déplacer. Mais il fallait que quelqu’un le fasse et il fallait que ce soit lui.

A nouveau, il laissa échapper un soupir tandis que ses pieds faisaient demi tour. Il ne fallu pas longtemps pour comprendre la situation. Il y avait une humaine à genoux, le cœur battant, délicieuse de peur et de vie, et un vampire debout qui semblait menaçant. Une chasse. Encore. N’arrêtaient-ils jamais ? Siriel toussa pour attirer l’attention du vampire. Puis, avec la vitesse qui le caractérisait, il apparu entre les deux belligérants. Ses yeux gris ne montraient qu’un profond ennui. D’un geste, il montra au vampire un pictogramme sur la porte. Un petit panneau montrant une canette stylisée et barrée avec la légende « Il est interdit de manger ou de boire dans l’enceinte de la bibliothèque ». Considérant que cela suffisait, il tourna alors le dos au prédateur pour se concentrer sur la proie et son couteau. Doucement pour ne pas la brusque, il s’agenouilla sur le sol et se saisit de la lame. Quelques gouttes de sang commencèrent à perler de sa paume entaillée. Mais il ne lâcherait pas le premier. De toute façon, s’il survivait à cette nuit, il serait guéri le lendemain. Quelle importance finalement, quelques gouttes de sang sur le parquet ciré…
Revenir en haut Aller en bas
Elisabeth Pratt
- Esclaves -

Elisabeth Pratt

Messages : 72
Date d'inscription : 03/02/2011

Informations
Âge du perso:
More & More:

[Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} Vide
MessageSujet: Re: [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}   [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} EmptyJeu 17 Fév - 23:27

A genoux sur le plancher de la bibliothèque, Élisabeth s'accrochait à son arme, avec un reste de désespoir. Si les bottes du vampire inconnu s'était éloignées, elle les sentait proches – beaucoup trop proches pour sa propre sécurité. Des pieds nus les avaient remplacés, et une main, si fine, si délicate, qu'elle semblait sculptée par un de ces anges gravés dans la pierre de l'église attenante à l'établissement, essayait de lui arracher son modeste couteau.
Son agresseur devait avoir un ami, à qui il avait donné la charge de ses basses besognes. Pas une phrase n'avait encore été prononcée de leur part. Etais-ce bon signe ? Ou au contraire, la promesse d'une punition plus cruelle encore ? La fin de sa vie allait-elle sonner ? Non, non. Ce n'était pas possible. Pas ce soir, où elle avait enfin eu la preuve qu'elle portait la vie, quelques heures plus tôt. C'aurait été trop ironique. La jeune femme s'accrocha encore à son arme inutile, crispant sa propre main, tandis que ses yeux tombaient sur les gouttelettes de sang qui souillaient le sol de petits cercles carmins. Son propre fluide vital lui monta au visage, son coeur battit plus vite. Par sa faute, elle blessait un vampire. Elle déchirait cette peau si fine, qui saignait de lu liquide pourpre qu'il avait receuilli après de sa propre race. Elle ne pouvait pas. Même en danger de mort, faire du mal à un de ceux qui se proclamait son maitre était un tabou trop fort à contrer ; impossible de lutter contre cette peur presque mystique de mécontenter plus encore ces êtres supérieurs.
La prostituée lâcha la lame, à contrecœur, l'abandonnant avec un soupir quand elle sentit une main se poser sur son bras gauche, se refermer en un étau terrible, avant de la tirer vers le haut. Des mains rudes s'emparèrent de son épaule, de sa tête. Elle aurait tant voulu se débattre ! La jeune femme poussa une plainte étouffée quand des dents s'entrechoquèrent contre ses cheveux noirs, en un contact glacé et bref.. Des mots, à peine murmurés, glissèrent dans son oreille, retentissant contre son conduit auditif. Plus choquante encore que s'il lui avait parlé à voix haute, sa phrase se grava dans sa cervelle à la manière de son tatouage d'esclave.


- "Quand nous nous reverrons, ma jeune fleur, tu n'auras nul part où te réfugier."


Lâchée sans ménagement, sa silhouette mince, aux vêtements bariolés et aguichants, retomba sur le sol dans un petit fracas de bois. Seulement à ce moment-là, Élisabeth osa enfin relever la tête. Voir partir l'intrus était un tel soulagement qu'elle en avait presque oublié l'autre individu, celui qui lui avait fait lâcher son arme. Son arme si précieuse. Celui qui lui garantissait peu ou prou de rester en vie – peut-être assez pour survivre jusqu'à la naissance de son enfant.Elisabeth fut presque choquée de voir à quel point il paraissait jeune. Jeune, avec des cheveux aussi blonds qu'elle avait les siens noirs, des traits angéliques, trop parfaits pour un visage qui auraient du être humains. Non, il ne l'était pas, et elle se sentit se recroqueviller sur place. S'il n'était pas avec l'autre, que lui voulait-il ? Il ne parlait pas, se contentant de la fixer d'un air neutre, ce qui ne manquait pas de la destabiliser, et elle osa un sourire séducteur.
Il fallait briser la glace. C'était probablement son sauveur, et elle se sentait une dette envers cet inconnu salvateur – il fallait maintenant qu'elle démontre quel intérêt il avait eu à la sauver.
Avec douceur, la jeune femme prit la parole, en se remettant à genoux avec humilité.


- "Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous remercie, monsieur. Je m'appelle … Rose. Comme la fleur. Je voudrais vous montrer ma reconnaissance. Je... Je sais pas votre nom, ça n'a pas d'importance. C'est pour vous."


Elle mit la main dans son corsage, sans pudeur, pour en retirer un livre abimé, humide. Pour le tendre à son interlocuteur avec un sourire un peu naïf … juste avant de se rendre compte que son présent n'avait probablement aucune valeur. Il y avait ici des dizaines d'ouvrages ! Immédiatement, elle se sentit stupide. Son livre fétiche, qui lui procurait ses rêves quand elle s'ennuyait trop dans le froid, n'était définitivement qu'une ordure retrouvée dans une poubelle. Ah, l'ironie du sort ! Ce ne serait qu'une quantité négligeable et probablement dégoûtante dans les doigts de porcelaine du vampire qui lui faisait face. Non, il fallait ajouter quelque chose...

- "Je peux faire tout ce que vous voulez, monsieur. Gratuit. Et toutes les fois que vous voudrez si vous m'dénoncez pas au directeur du coin que j'passe la nuit ici. S'il vous plait."

Elle compléta sa tirade d'un sourire soumis et charmeur. C'était vrai que la bibliothèque était un lieu si hospitalier ! Étonnant même qu'elle n'y ait pas pensé plus tôt... enfin, à sa décharge, il fallait dire qu'elle n'avais vraiment osé. Du temps volé à son maitre... mais c'était un endroit si agréable....

La chair est si faible.

Revenir en haut Aller en bas
Siriel Silver
- Enfant mort -

Siriel Silver

Age : 30
Messages : 59
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Loin

[Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} Vide
MessageSujet: Re: [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}   [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} EmptyMar 22 Fév - 13:46

Chaque seconde était un pari. Un pari qui avait pour mise le prix du sang, comme toujours. Il n’y avait rien de plus précieux que ce liquide qui s’échappait goutte après goutte sur le parquet ciré de l’entrée. Chaque tache rouge était une bataille. Cela se sentait dans l’odeur légèrement métallique du liquide. Le sang, c’était de la rouille biologique. Mais c’était également la vie. Car la nature aime mêler les contraires. La décomposition et la naissance, le noir et le blanc, le fort et le faible.

Pendant un moment, Siriel cru qu’elle n’allait pas céder. Il aurait pu lui arracher l’arme de force, bien-sûr –même s’il n’était vraiment pas puissant pour un vampire, il l’était toujours plus qu’une humaine terrorisée – mais il n’en avait pas envie. Le temps passa, rythmé par les gouttes. Et puis, avec regrets, la jeune femme capitula. L’enfant desserra alors sa main, regardant pensivement la plaie ouverte sur sa paume. Il n’allait pas pouvoir lire ce soir. Tant pis. Il ferma le couteau, calmement, et le rangea dans sa poche pendant que l’autre immortel s’amusait à effrayer sa victime.

Ignorant totalement ce qui se passait à quelques pas de lui, il sortit son mouchoir de sa poche et essuya les tâches qu’il avait faites sur le sol. Le liquide rouge glissait sur la cire au lieu de tomber dans les rainures du bois. Cela donnait une impression étrange que les choses n’étaient pas à leur place. Comme une rivière qui coulerait à côté de son lit. Etrange impression onirique, quelque part dans le tissu de la réalité. Il se releva. La fille était tombée, l’homme était parti, respectant sa décision. Le vampire venait d’avoir de l’autorité. Cela lui laissait un goût amer dans la bouche. Comme s’il venait de déchoir encore un peu. Pourtant, il ne regrettait pas son geste. Il y avait des choses qu’il ne pouvait accepter chez lui.

Sans geste brusque, il tendit sa main blessée à la jeune femme qui parlait. Elle y posa un livre. Etonné, l’adolescent fit un pas en arrière pour regarder l’ouvrage. Longuement. Il s’agissait d’un objet très abîmé. Dans certains milieux, on aurait dit qu’il avait vécu, c’était dire l’état de délabrement. Rien n’use plus que vivre. Il hocha la tête, rangeant le livre sous son bras. Elle parlait encore. Toujours. Le suppliant de la laisser dormir en échange de ce qu’il voulait. Ironie, douce ironie. Elle était tombée sur l’un des seuls hommes de Paris qui ne voulait rien. A part qu’elle se taise. Et encore, ses mots ne le dérangeaient pas tant que ça, pourvu qu’elle ne pleure pas. Les larmes et le sang ne faisaient pas bon ménage. Bon. Et dans tout ça, elle voulait dormir. Soit. C’était faisable.

Comme au sortir d’un rêve, Siriel posa alors son regard calme sur la jeune femme. Il s’assura que le livre était bien coincé, se baissa, posa ses deux mains sur la taille de l’inconnue et, d’un geste souple, la souleva pour la poser sur son épaule. C’était la méthode la plus pratique pour transporter une adulte puisqu’il n’avait pas une carrure assez développée pour la prendre autrement.

Sans un mot, sans l’écouter ni la regarder, il passa la première porte, prit celle de droite, monta les escaliers et poussa enfin la porte menant à ses appartements privés. L’odeur de café et de propre envahi ses neurones. Hum. Il posa la fille par terre, regarda autour de lui, prit une chaise qu’il déposa à coté d’elle et lui fit signe de s’asseoir. Délicatement, il posa également le cadeau sur la table et regarda autour de lui, distrait. Re-hum. Meissa, elle, savait faire le café. Bon. Et maintenant. Voila pourquoi il n’aimait pas prendre de décisions. Il était bien plus heureux avec ses livres et ses rêves que bloqué dans la réalité comme ça. Il balaya une nouvelle fois la pièce du regard, ses yeux gris tombant sur un papier et un crayon carboné. Bien. Mais il allait devoir parler et ça, ça ne lui plaisait pas du tout.


« Ecrit. »

Avec sa rapidité habituelle, il avait pris ses trésors et les avait posé sur la table, à la hauteur de la jeune femme.

« Meissa, laisse la dormir. »

Il soupira. Comma ça, la petite n’aurait pas peur en voyant une étrangère dans son lit et il avait réussi à minimiser les mots et donc les dégats. Sauf que maintenant, elle savait qu’il savait parler. Il hésita. Devait-il se présenter ? Mais après tout, quelle importance avait son nom ? Ce n’était qu’un mot comme un autre. Inutile et superflu. Il avait mieux à faire. Comme réparer le livre de l’inconnue par exemple. Il avait des outils pas loin normalement. Quelque part…dans ce meuble là.

Oubliant son invitée, il se mit alors à chercher du cuir, un poinçon et autre outils de restauration. Un bel objet devait être bien traité. C’était l’une des rare chose utile qu’Hilbury avait réussi à lui apprendre.

Revenir en haut Aller en bas
Elisabeth Pratt
- Esclaves -

Elisabeth Pratt

Messages : 72
Date d'inscription : 03/02/2011

Informations
Âge du perso:
More & More:

[Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} Vide
MessageSujet: Re: [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}   [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} EmptyMar 12 Avr - 22:41

L'incertitude. L'angoisse de ne pas savoir ce que la minute suivante lui réservait, lui donnerait. La peur de se retrouver isolée, sans défense aucune contre des agresseurs qui pourrait la tuer d'une pression de doigts.

La conscience aiguë de sa propre infériorité la transperçait alors, exactement comme quand ce vampire avait posé ses yeux sur son livre, sur le seul objet qu'elle pouvait offrir, lui qui évoluait au milieu d'une mer d'ouvrage, à libre disposition. Il l'avait regardé longuement pendant que la jeune femme l'avait fixé avec une anxiété craintive, apeurée qu'il ne change d'avis, qu'il ne la rejette de l'abri relatif qu'elle avait pu trouvé, enfin. Puis, à sa grande surprise, il l'avait prise dans ses bras, l'avait disposé sur son épaule. Ses mains solides d'adolescent avait enserré sa taille, lui arrachant presque un cri de surprise alors qu'il traversait la bibliothèque à grandes enjambées, qu'il passait une porte, un escalier. En silence, toujours en silence, il montait les escaliers jusqu'à une dernière porte, qu'il poussa finalement. Le vampire à la physionomie de jeune garçon la déposa sur le sol - sans un seul regard pour la prostituée qui semblait un peu déstabilisée par l'attitude de son sauveur. Il avait l'air si calme, si serein, si enfantin, qu'Elisabeth ne pouvait s'empêcher de le trouver touchant. Comme s'il allait la respecter pour une fois, ne pas profiter de son corps, ne pas profiter de son statut pour accomplir ce que tous les autres faisaient sans vergogne.

Stupidement, sans même réfléchir, l'esclave s'assit tandis qu'il lui indiquait par gestes qu'elle le pouvait ; et enfin, l'odeur pénétrante de café passa dans ses narines, s'insinua dans son cerveau, l'enveloppa tout entière. Il n'y avait rien au monde qu'elle ne désirât plus que cette boisson amère et brûlante pour se remettre des émotions qu'elle venait de vivre et de la sensation humiliante de se retrouver sans aucune protection devant un client potentiel. Il lui avait pris son couteau, et il ne lui rendrait probablement pas. On ne donnait pas l'arme au chien qui vous avait griffé, n'est-ce pas ?
Il esquissa un nouveau mouvement, si rapide que la jeune femme ne vit le papier et le crayon qu'au dernier moment, sous son nez. Quoi ? Écrire... mais...

Il parlait enfin, même si la jeune femme n'en était pas beaucoup plus rassurée. Mais il fallait faire avec de toute façon ; aussi se concentra t-elle du mieux qu'elle put pour écrire les quelques mots, de manière presque illisible. Non... non, il fallait qu'il sache. Elle ne voulait pas dormir. Elle n'avait pas le droit de dormir. Un élan de panique la saisit, alors qu'Elisabeth tentait de se persuader que l'inconnu ne lui avait pas interdit de parler. Du courage, voyons... Oui, du courage, c'était ce qui lui fallait. Aussi prit-elle une bonne inspiration, avant de se lancer d'une voix timide. Tout en parlant, elle l'observait commencer à réparer son précieux livre, tandis qu'un élan de curiosité avide lui serrait la poitrine.


- "Messire... je ... vous savez, mon maitre ne veut pas que je dorme la nuit. Je dois travailler. Je... vous habitez ici, je ne sais pas qui vous êtes... vous savez, je peux ... je peux faire beaucoup de choses. Et votre main... je vous demande pardon, aussi. J'ai besoin de mon couteau, je peux vous le racheter si vous voulez. Il est à moi. A moi."

Ses propos lui semblaient décousus, presque sans suite, même à son oreille qui savait de quoi elle parlait. Nerveuse, elle baissa les yeux, s'agitant légèrement sur sa chaise ; puis finit par reprendre contenance, dans un grand sourire hésitant et un peu naïf, rempli d'un optimisme forcé.

- "Vous aussi, vous aimez les beaux livres. Je les trouve des fois dans les poubelles, j'ai jamais osé en prendre à la bibliothèque. Je ne sais pas si je peux. Si j'ai le droit... Mais... C'est merveilleux d'habiter un endroit pareil, messire."


Elle continua de sourire, soumise, timide maintenant qu'elle était sûre qu'il ne voulait pas d'elle. Et seulement, se permit de contempler enfin le sublime appartement...
Revenir en haut Aller en bas
Siriel Silver
- Enfant mort -

Siriel Silver

Age : 30
Messages : 59
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Loin

[Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} Vide
MessageSujet: Re: [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}   [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} EmptyMar 3 Mai - 12:54

Les mots étaient une arme parce qu'ils trahissaient la personne qui les utilisait au moins autant qu'ils blessaient ceux qui étaient visés. Ils étaient doubles, tranchants, dangereux et d'une beauté envoûtante qui faisait qu'on avait toujours envie de les utiliser mieux, d'en savoir plus. Parler c'était rendre les choses réelles, tangibles et douloureuse. Il n'y avait aucune certitude dans le silence. Seulement des suppositions. Des rêves. Virtuels.

L'humaine parlait. Beaucoup et trop. Elle s'était tue un moment pendant qu'il la transportait mais depuis qu'il avait dicté le mot, c'était comme si un barrage s'était brisé et que l'eau se précipitait à l'extérieur, ivre de liberté et de destruction. Elle parlait, parlait, parlait, énormément pour ne rien dire.

Dérangé par le bruit, il l'ignora, se concentrant sur la réparation de l'ouvrage. Le mot était écrit, illisible pour lui mais qui irait bien pour la petite. Maintenant, ce que la femme en faisait la regardait, il n'avait pas l'intention d'obliger qui que ce soit à faire quoique ce soit, loin de lui cette idée. Si seulement elle pouvait se taire… ce babil incessant, nerveux et décousu ne facilitait pas sa concentration. A un moment du moins, il comprit qu'elle voulait récupérer son couteau. Soit. Il prit donc la lame et la posa sèchement sur le bureau, à côté de la main de l'esclave. Qu'elle en fasse ce qu'elle en voulait, cela lui était bien égal. On ne devait pas s'étonner d'être blessé quand on portait autant d'armes.

Pendant un moment encore, il resta silencieux. Réparant le livre dans une indifférence presque totale. Il la laissait parler, attendant que la pression retombe et que les niveaux d'eau se stabilisent entre les deux lacs, rendant au paysage son immobilité et à la jeune femme sa contenance. Mais cela ne semblait pas prêt d'arriver et le livre avait fait peau neuve.

Doucement, il poussa l'ouvrage vers sa propriétaire puis se leva, laissant le souvenir des mots pénétrer dans son esprit pour en extraire le sens. Un terme précis revenait régulièrement. Messire. Ce n'était pas son nom mais il semblait que c'était lui que l'on appelait comme ça. Après tout, beaucoup de monde se contentait de Sir, rajouter un possessif devant n'était pas si étrange. Et pourtant, le mot le grattait comme un vêtement mal coupé. Il se leva. L'odeur de café était enivrante, tentatrice. Il se dirigea vers la cuisine, posa deux tasses sous la machine et pressa le bouton. Un liquide noir et précieux s'écoula alors dans la porcelaine blanche, ne laissant qu'une trace de mousse caramel. La beauté à l'état pur, dans ce qu'elle avait de plus contrasté.

Il prit les deux tasses, revint vers la salle où l'inconnue parlait toujours, cette fois de livres. Il la regarda. Un oiseau-mouche voila ce qu'elle était. Dont les paroles étaient comme les ailes. Si elle s'arrêtait, elle risquait de mourir tandis que ses mots sautaient d'idées en idées comme de fleurs en fleurs. Il posa la tasse devant elle et sa main blanche sur les cheveux noirs.


"Siriel."

Sa blessure à la paume, déjà en cours de cicatrisation, le démangeait. Il changea la tasse restante de main et retourna à sa place, posa son café devant lui et laissa ses yeux se perdre dans les volutes de fumée. Il fallait qu'il parle. Cette seule pensé l'emplissait d'ennui.

"Tu peux prendre les livres si tu les rends. Tu peux partir si tu veux. Tu peux dormir si tu as sommeil."

Voila qui devrait répondre à ses interrogations. Enfin il pensait. Mais maintenant qu'il avait libéré les mots, d'autre voulaient sortir. Il soupira.

"Ton nom ?"
Revenir en haut Aller en bas
Elisabeth Pratt
- Esclaves -

Elisabeth Pratt

Messages : 72
Date d'inscription : 03/02/2011

Informations
Âge du perso:
More & More:

[Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} Vide
MessageSujet: Re: [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}   [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} EmptyDim 8 Mai - 18:05

Il repoussa le livre vers elle, un livre qu'il avait magnifiquement réparé, qui semblait presque neuf désormais qu'il ne partait plus en charpie dans tous les sens. Un instant, elle l'admira dans tous les sens, en le feuilletant, en caressant sa tranche toute neuve, réparée de frais. Élisabeth avait toujours rêvé avoir ce genre de don. Réparer des choses, pouvoir en créer de nouvelles, à partir de presque rien. C'était un don rare, béni de ce qui devait veiller sur eux tous, humain comme vampire.

Un instant, elle serra le livre qui voulait dire tant de choses pour elle - du réconfort, beaucoup de réconfort, le foyer de dizaines de rêves qui prenaient naissance dans ces pages, l'ennui qui s'envolait, pendant toutes ces heures d'attente où elle essayait de harponner un client à la sauvette - pour le reposer sagement sur la table. Son interlocuteur, son sauveur, semblait avoir décidé de garder le silence, et elle finit par se taire à son tour, comme intimidée par la beauté et le mutisme de celui qui s'était finalement levé pour aller chercher du café.
Du café.

Le mot sonnait comme une promesse, l'odeur la faisait saliver. Et lorsque le vampire déposa une tasse bien chaude devant elle, la jeune femme ne put retenir un grand sourire heureux. Avec une avidité irrépressible, elle s'empara de la tasse comme d'un trésor, l'entourant de ses deux mains blanches comme pour y retenir la chaleur, s'en nourrir, la garder pour elle. Doucement, en prenant son temps, elle en inspira le parfum entêtant, détailla longuement la légère mousse chocolat qui laissait sa trace sur la porcelaine blanche. Du luxe pour les vampires, dont elle bénéficiait par le plus bienheureux des hasards ! Avec un gloussement de délice, elle plongea tout à coup ses lèvres rouges dans le liquide bouillant, les retirant lorsqu'une goutte brûlante eut glissé sur sa langue. Délicieux. Simplement délicieux, tout comme la voix presque enfantine du vampire qui consentait enfin à parler.

Ainsi donc, il s'appelait Siriel. Cela ne la renseignait guère sur ce qu'il faisait à habiter ici - se pouvait-il qu'il possédât une bibliothèque, pour lui tout seul ? Cela la conforta dans l'idée que les livres étaient fait pour les vampires et non plus pour les humains. Sinon, ils seraient aussi gardés par des humains, non ? Et son maitre ne lui interdirait pas de lire, elle ne serait pas obligée de lire en cachette comme depuis quelques semaines. Une nouvelle lubie ou la vérité, par contre, l'esclave n'aurait pas su le dire. Finalement, il ne lui appartenait pas de juger.

Il reprit la parole. Attentive, Élisabeth l'écouta, jusqu'au bout. Sans savoir quoi répondre au bout - c'était la première fois qu'elle avait un choix pareil. Un peu interdite, elle se mit à tirailler sa jupe courte, en se mordillant la lèvre. Ouf, il avait continué sa tirade, il avait finit par lui poser une question. Elle se sentait mieux, moins déstabilisée - il fallait qu'elle réponde, qu'elle se ressaisisse.


- "Je suis Rose. Ou Élisabeth. Ou comme vous voudrez. C'est vous... qui possédez la bibliothèque... ? C'est incroyable. Vous paraissez si jeune. Pour l'éternité, vous serez ici chez vous. C'est beau. Vous... vous n'avez pas voulu de mon livre ?"


Un regard inquiet. C'était tout ce qu'elle pouvait donner, mais ... c'était tout un symbole de sa reconnaissance. C'était important.
Revenir en haut Aller en bas
Siriel Silver
- Enfant mort -

Siriel Silver

Age : 30
Messages : 59
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Loin

[Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} Vide
MessageSujet: Re: [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}   [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} EmptyVen 3 Juin - 22:35

Le silence prenait enfin sa place. Long et lourd il étouffait comme il protégeait ceux qui étaient assez sages pour rechercher sa compagnie. Comme tout ce qui était bon, il faisait peur. Gris, sale et gonflé - un tour habituel de la nature qui embellit le poison, le pare de couleurs vives et d'un parfum entêtant alors que ce qui est bon reste enfui, neutre et surtout moins visible. Et c'est la nature toujours qui fit l'homme assez bête pour rechercher sans cesse les couleurs du danger à la calme sécurité du monde. Le seul animal qui lorsqu'il voit un incendie, s'arrête pour regarder les flammes.

Déjà tout enfant, Siriel n'aimait pas les choses trop vives. La lumière de l'été lui brulait les yeux, les habits de soie et de brocard colorés pouvaient le séparer de sa Sarah, la beauté était une malédiction. Grandir n'avait fait que renforcer cette tendance. Son seul soleil, c'était sa sœur. Petit être maintenant inexistant qui le boudait d'ailleurs depuis qu'il avait prit Elisabeth dans son appartement.

Il ne pouvait pas l'appeler Rose, elle était Camélia.

La jeune femme, donc, avait prit une gorgée de café, trop humaine pour résister à la profondeur des couleurs et à l'odeur entêtante des grains torréfiés. Vu la chaleur du machin, elle avait du se brûler la langue. Les gens n'apprenaient jamais. Et malheureusement, cela ne l'empêchait pas de parler, poignardant le silence en plein cœur, déchirant sa toile sans la moindre hésitation comme elle l'avait fait de la tranquillité neutre de l'établissement.


"Je travaille ici."

Cela lui paraissait clair depuis le début. Quand à sa prétendue jeunesse…il avait l'air d'un enfant mais tout jeune qu'il était, il avait déjà vécu plus du triple de sa vie à elle. Elle devait pourtant savoir qu'un vampire est un exilé du temps. Il le voit passer mais il ne peut l'attraper et son contact, autrefois craint, devient plus désirable encore qu'une goutte de pluie. Et pourtant il aimait ça.

"Il n'y a pas de propriétaire. Les livres sont des idées. Les idées sont des armes. Elles flottent, elles touchent, elles détruisent ou construisent. Elles sont dangereuse. Nous sommes les gardiens des livres. Nous veillons à ce qu'ils soient respectés mais pas libres."

Il aidait à les diffuser également, ces idées dont il se méfiait tellement. Mais la beauté des objets le touchaient trop pour qu'il se décide à agir. Les livres étaient innocents des mots dont les hommes les avaient remplis. Il se contentait donc de cacher les plus dangereux dans la réserve et d'empêcher à ce que certains les gardent trop longtemps. De plus, ce n'était pas lui qui avait choisit cet emploi mais son maître. Et il y resterait jusqu'à ordre contraire. Il porta la tasse a ses lèvres et renifla l'arôme sans pour autant boire le liquide. Le contenant retourna sur la table aussi plein qu'il l'avait quittée. Puis, les yeux sans âme de l'adolescent se posèrent sur l'ouvrage qui reposait sur la table. Il du se résoudre à parler à nouveau.

"Non."

Pourquoi aurait-il prit le livre ? Il ne lui appartenait pas à elle. C'était l'ouvrage qui s'était attaché à l'humaine, pas l'inverse. Et pourquoi vouloir lui donner une telle arme ? Il y avait une tradition qui disait que l'on ne pouvait donner un couteau sans que cela ne fasse couler le sang entre les deux personnes. Les livres - de l'opinion du garçon - n'auraient pas du être traités autrement. On les prêtait ou on les vendait. Mais on ne les donnait pas.

Sans se soucier de paraître rude, l'enfant repoussa donc l'objet vers sa vraie propriétaire et se leva.


"Au revoir."

Il avait assez parlé pour la semaine et avait soudain besoin de se reposer au milieu des fleurs sous l'ombre de sa sœur. L'humaine était en sécurité. Le mot expliquait à Meissa ce qu'elle devait faire. Il avait servi du café et même parlé un peu. Sarah aurait été fière de lui. Il était temps qu'elle le lui montre.

Rapide, comme toujours quand il ne pensait pas à ses camarades, il sortit. Une minute plus tard, il était déjà loin…


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




[Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} Vide
MessageSujet: Re: [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}   [Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé} Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

[Bibliothèque Ste Geneviève]La protection de Ste Geneviève (Pv Siriel) {Terminé}

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
TBC ::  La Capitale  :: La Vieille ville :: Le Quartier Latin-